Transformation et digital

Cet épisode décode les enjeux de transformation des entreprises et leur rapport avec la question du digital

Retranscription de l’épisode

Dans ce premier épisode nous allons vous parler de transformation et de digital. Enfin de numérique pour parler français.

Vous avez très certainement noté que le monde de l’entreprise est marqué depuis quelques années par une expression très à la mode : la transformation digitale. Une transformation numérique qui a envahi notre quotidien et dont on nous bassine les oreilles à coup d’IA, de réalité augmentée…

Mais de quoi parle-t-on vraiment ?

Pourquoi aborder ce thème aujourd’hui alors qu’au fond le numérique existe depuis longtemps et a toujours contribué à faire évoluer les entreprises ?

C’est quoi l’histoire  ?

Pour éclairer le sujet, il faut ici surtout bien comprendre que la transformation numérique n’est pas une fin en soi.

Dit en d’autres termes, la digitalisation de l’entreprise n’est pas une finalité en tant que telle

Donc la question qui se pose, en toile de fond, c’est se transformer oui mais pourquoi ? De quoi vers quoi ?

En vérité quand on parle de transformation c’est de transformation des organisations dont il s’agit. Peut-être aussi de transformation culturelle.

Alors pourquoi parler de transformation des organisations aujourd’hui ?

Pour schématiser, le contexte auquel les entreprises privées et publiques sont confrontées a changé drastiquement depuis 20 ans. La crise de 2008 de ce point de vue a peut-être même joué un rôle de révélateur, de prise de conscience, en nous rappelant brutalement la compétition mondiale et les déséquilibres dont elle pouvait être source.

Ces évolutions du contexte imposent de revisiter les Business Models pour certaines entreprises, mais surtout les modèles d’organisations et donc de leadership et de management auxquels elles étaient rodées depuis longtemps. De revisiter les façons de faire, ancrées dans la culture des entreprises.

En substance, pendant longtemps les organisations se sont appuyées sur un modèle d’organisation inspiré du taylorisme, fait de processus, de modèle normatif, de standardisation du travail.  C’est d’ailleurs ce qui leur a permis d’être productive donc rentable. Mais les contraintes contemporaines montrent les limites de ce modèle lorsqu’il est poussé à son paroxysme

De quelles contraintes parlons nous ? on les connait toutes et tous : intensité concurrentielle mondiale que d’aucun ont appelé hyper-compétition, modification des rapports de force économiques mondiaux, transformation des comportements d’achats etc.

Ceci impose non seulement d’être rentable mais également d’innover et de s’adapter rapidement à un contexte non seulement de plus en plus contraint mais changeant fréquemment. C’est une sorte d’agilité collective dont il s’agit, même si le terme qui est emprunté au monde informatique et qui est à la mode est très contestable en tant que tel.

En résumé, l’enjeu de transformation est d’abord celui d’entreprises trop cloisonnées, trop silotées, trop rigides, vers une plus grande capacité à s’adapter mieux et plus vite aux contraintes du réel, de plus en plus changeant et pressant.

Oui mais alors en quoi le numérique est-il en rapport avec tout cela ?

En fait dans ce contexte, le numérique joue un double rôle

Le premier vous l’expérimentez tous les jours, c’est d’abord un facteur de transformation que les entreprises subissent, ce qu’on appelle un facteur de contingence. Le numérique contribue à modifier les comportements d’achats par exemple.

Mais c’est aussi, et peut-être surtout, un levier pour mener les transformations organisationnelles que l’on vise.

D’abord parce que le numérique a toujours été l’un des principaux vecteurs de l’amélioration de la productivité, y compris quand on parle d’IA – mais aussi parce qu’au travers d’outils collaboratifs le numérique concourt à travailler de manière plus transversale et contribue donc à décloisonner les organisations

Donc c’est la nouvelle pierre philosophale ? Grâce au numérique désormais tout le monde en entreprise va se mettre à coopérer spontanément ? C’est ça l’histoire qu’on nous raconte ?

Gardons-nous justement d’aller trop vite en besogne en prêtant au numérique des vertus qu’il n’a pas. Collaborer, faire un effort ensemble, n’est pas coopérer, faire une œuvre ensemble. Or la capacité d’adaptation que nous visons dans cette logique de transformation repose avant tout sur une véritable coopération. Et cette dernière est d’’abord un facteur qui relève de l’humain, c’est-à-dire de la capacité des femmes et des hommes d’une entreprise à s’investir pour le bien commun : le projet d’entreprise

Alors en résumé c’est quoi l’histoire ?

Que l’enjeu de la transformation numérique c’est contribuer à la transformation de nos organisations, les aider à être à la fois plus efficientes et capables de s’adapter ? J’ai bon chef ?

T’as tout compris !

Mais on va pas en faire une histoire !