Le BSI, mais c’est quoi ?

Dans cet épisode nous allons nous demander ce qu’est le BSI, le Bilan Social Individuel, et surtout à quoi ça sert !

Ah encore un de ces acronymes que brandissent les praticiens d’un domaine professionnel comme on se barricade sur son territoire pour empêcher l’étranger, en l’occurrence le profane, d’y pénétrer.

Oui à chaque profession ses acronymes. Tiens, le BSI pour l’Assurance Maladie c’est le « Bilan de Soins Infirmiers ».

Et pour ton garagiste, roi de la courroie de transmission, le BSI c’est le « Boîtier de Servitude Intelligent » qui traite les informations de ta voiture. Bref, comme toujours, chacun voit midi à sa porte !

Donc pas la peine de le chercher à 14 heures et reviens donc à celui de la RH. Le BSI, mais c’est quoi ? C’est quoi l’histoire ?

Commençons par mettre les points sur les I, en l’occurrence pas celui du BSI mais sur les 2 lettres qui le précède, BS pour Bilan Social. Rien à voir avec le Bilan Social, l’obligation faîte aux entreprises d’une certaine taille de publier un document annuel sur leur santé sociale comme elles publient un bilan financier.

Le Bilan Social dont il s’agit ici est Individuel comme l’indique son nom. Bon, pas la peine de tourner autour du pot puisqu’on a dit qu’on ne cherchait pas midi à quatorze heures. Ce n’est pas très compliqué : c’est un document individuel qui récapitule tous les éléments de rémunération globale que le salarié a perçu.

Ses salaires, primes, son épargne salariale, ses avantages sociaux, ses avantages en nature etc. Un document personnel donc, émis par l’entreprise, et qui n’est remis qu’au salarié concerné puisque c’est personnel.

Bon, and so what ? En gros un bilan annuel de tes feuilles de paie auquel tu rajoutes les avantages c’est ça ? Pas de quoi fouetter un chat non ? Et en plus je vais te dire puisque ce n’est pas obligatoire, je ne vois vraiment pas pourquoi je m’embêterais à produire ça.

Cela n’a absolument rien d’obligatoire en effet. Après tout, si tu veux donner des éléments de rétribution à tes salariés sans leur expliquer ni ce que c’est, ni à quoi cela correspond, ni pourquoi, c’est ton droit. Mais ce n’est pas bien malin.

En revanche, si tu as bien compris ce qu’était la rémunération globale, à savoir tout ce qui a un coût pour l’entreprise et une valeur pour le salarié et qui participe de l’équilibre contribution / rétribution, et bien tu comprends que c’est plus qu’utile.

Si le Bilan Social Individuel n’est pas obligatoire c’est en effet une excellente opportunité pédagogique sur la rémunération globale dont il serait dommage de se priver. Et cela d’autant plus, qu’aucune obligation est faite à l’employeur quant à son contenu.

On peut le voir comme un simple bilan qui n’a d’autre finalité que de répertorier ce qui a été versé mais on peut, comme tu l’as dit, y voir une opportunité pédagogique pour expliquer ta politique de rémunération, dont je te rappelle que c’est quand même un des premiers postes de coûts et un indéniable facteur de motivation, même si ce n’est pas le seul.

Puisque l’entreprise dispose de toute liberté quant au contenu, elle peut donc profiter de ce support de communication individuel pour répertorier tout ce qui a été versé au salarié, en effet. Là on reprend toutes les composantes de la rémunération globale : salaires, primes, épargne salariale, avantages en natures, protection sociale, etc. comme on l’a déjà dit.

En cela, le BSI est un outil de clarification donc de transparence.

Mais cela va plus loin notamment si on essaye de faire en sorte que chacun et chacune prenne conscience de la valeur des choses en valorisant en équivalent salaire les différentes composantes de la rémunération, pour que tout soit sur une même base de comparaison.

C’est peut-être là d’ailleurs que certains et certaines vont prendre conscience que tel ou tel avantage, qu’ils considéraient inconsciemment comme un dû, a une valeur significative en mesurant l’équivalent en salaire brut qu’il leur faudrait pour acquérir le même avantage à son prix de marché.

En substance donc le BSI pour 1. Te dire ce que tu as perçu parce qu’il y a parfois des choses qu’on oublie à force d’habitude, surtout si tu es dans un environnement plutôt protecteur et 2- Te dire combien cela vaut pour que tu prennes conscience de la valeur des choses.

On peut néanmoins aller plus loin que ces 2 premiers points. Puisque l’entreprise a toute latitude sur ce document personnel, pourquoi ne pas en profiter pour faire la pédagogie de sa politique de rémunération c’est-à-dire d’en expliciter le sens ?

En faire une occasion pour rappeler les principes guides de sa politique : qu’est-ce qu’on paye ? En d’autres termes, le pourquoi et le quoi. C’est ce qui contribue à faire de cette politique un véritable levier de motivation.

Et c’est non seulement ce que l’on paye et pourquoi mais aussi avec quoi. En d’autres termes avec quel véhicule de rémunération. Rappeler ce que rémunère chaque support, à quoi cela répond comme besoin etc.

Chaque catégorie d’élément de rémunération répond en effet à des besoins différents, qu’il s’agisse de besoin de consommation, d’épargne ou de protection et, plus en détail, chaque élément de rémunération s’inscrit dans une logique.

La comprendre peut en effet aider à ne pas mélanger les genres. On sait à quel point tordre une politique nuit à la lisibilité de la rémunération, un peu comme un élève à l’école qui aurait une bonne ou une mauvaise note mais sans savoir pourquoi. Autant dire que dans ce cas la note ne sert pas à grand-chose. Or si c’est de la rémunération c’est dommage !

Le BSI c’est par conséquent un excellent support d’échange avec ton manager, si le salarié le veut bien. Le manager joue un rôle dans la mise en œuvre de la politique de rémunération, on lui demande d’apprécier une situation personnelle et de décliner des principes politiques. C’est un moyen de l’aider, tout en favorisant une lecture commune et partagée des choses.

Le BSI est alors un support factuel sur lequel les deux parties peuvent s’appuyer pour un échange constructif plutôt que laisser la place aux émotions, aux jugements de valeur et aux interprétations rapides que le sujet génère souvent.

Et c’est aussi une explication pédagogique de la politique menée par l’entreprise. Alors pourquoi s’en priver ?

En résumé, le BSI, ou le Bilan Social Individuel, est un document qui répertorie tous les éléments de rémunération globale perçu par le salarié au cours de l’année passée. L’entreprise est libre de le faire et libre de son contenu. C’est une occasion de faire la pédagogie de la politique de rémunération en s’appuyant en toute transparence sur un outil factuel partagé.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.