Réalité virtuelle et formation

Dans cet épisode, nous allons explorer ce que la réalité virtuelle, la VR, peut apporter au domaine spécifique de la formation.

Cet épisode est sponsorisé par Experience 4 et le centre de Recherche Holo3-Réalité Virtuelle …. vos partenaires Réalité Virtuelle pour des expériences immersives.

Dans cet épisode, nous allons explorer ce que la réalité virtuelle, la VR, peut apporter au domaine spécifique de la formation.

Ah ça y est je te vois venir, on va se retrouver avec un casque dans un espace virtuel avec un avatar qui va nous bassiner avec les mêmes présentations chiantes qu’en présentiel ! Bonjour le progrès.

Oui c’est sûr qu’un avatar médiocre pour remplacer un formateur médiocre, c’est pas bien malin. On sait que ces résidus archaïques existent encore, mais la formation ça a bien changé et la réalité virtuelle peut offrir un intérêt certain en la matière. Alors, réalité virtuelle et formation, c’est quoi l’histoire ?

On parle bien de réalité virtuelle ici, en tant que technologie et ses dérivés de réalité augmentée ou mixte, pas du metaverse, qui est différent.

Et on parle de formation, sous l’angle de la pédagogie bien sûr, pas de sa gestion logistique ou administrative. La réalité virtuelle a d’autres apports pour la fonction RH, mais là on s’intéresse bien à la formation.

Quand un nouveau support se développe, on dispose d’une nouvelle méthode pour enseigner. Et dieu sait que c’est un domaine complexe.

C’est sûr que des méthodes descendantes du magistral sachant à l’auditoire qui surfe sur le web car il s’est débarrassé de l’exercice avec 3 supports de présentation qu’il n’a pas mis à jour… à l’orateur dont tu ne perds pas un mot tant tu es enivré par la présence et la force de ce qu’il donne… il y a de la marge. Bref la pédagogie, c’est tout un art.

Un art dans lequel l’expérience de l’apprenant joue de toute évidence un rôle déterminant, dans la tradition des enseignements d’Ignace de Loyola. On apprend mieux ce que l’on vit.

Et c’est l’un des premiers apports de la réalité virtuelle : l’engagement que suscite l’expérience qu’on vit dans un espace virtuel en s’y déplaçant ou en y interagissant avec d’autres.

Quand tu déplaces dans un entrepôt virtuel par exemple, et qu’un clark est à 2 doigts de t’écraser parce que tu n’as pas respecté les consignes indiquées sur le panneau… Et bien la formation à la sécurité résonne autrement que le bréviaire des consignes récitées sur un ton monotone dans une salle sans fenêtre !

La réalité virtuelle, comme son nom l’indique, offre en effet la possibilité de simuler des expériences de vie. L’expérience donc mais aussi la pratique ! La praelectio de la tradition pédagogique Jésuite.

Oui par exemple : prodiguer les premiers gestes de secours, démonter une machine, changer une pièce et la remonter, apprendre une gestuelle professionnelle ou un enchaînement de tâches, réagir face à une menace de braquage de ta caisse, etc.

Partout où il y a expérience et mise en pratique possible, la réalité virtuelle offre donc un levier pédagogique extraordinaire. Le seul arbitrage est le rapport entre le coût et le bénéfice qu’on en tire. Or, à mesure que cela se démocratisera, les coûts du sur-mesure baisseront et des produits plus formatés seront disponibles pour répondre à des besoins partagés.

Un deuxième apport pédagogique de la réalité virtuelle peut précisément venir des interactions qui sont possibles. Oui un avatar c’est un peu déshumanisant, mais justement. Avoir un être humain devant soi ça en galvanise quelques-uns mais ça en tétanise d’autres. Or, simuler des interactions avec des avatars c’est aussi désinhiber, ne pas se heurter au jugement, aux préjugés, à la peur de l’autre.

Et donc accepter de se lancer pour apprendre : dans une négociation, une situation managériale particulière, un conflit violent, un client menaçant ou toute autre situation impliquant des relations qu’on préfère expérimenter virtuellement, ce qui est formateur, pour mieux les gérer dans la vraie vie si elles arrivent.

Un troisième levier pédagogique réside aussi dans l’analyse des émotions ou des réactions des apprenants. Qu’il s’agisse de capter les mouvements des yeux, ce que les apprenants regardent, ou d’autres signaux grâce à des capteurs, on ouvre là un champ des possibles intéressant.

Non seulement pour apprécier la qualité de ce qui est fait, l’attention que cela génère ou pas, etc. mais aussi pour adapter en temps réel les programmes diffusés. Tiens reviens à notre exemple de promenade virtuelle dans l’entrepôt. Il y a un panneau qui te dit de regarder à droite puis à gauche avant de traverser. Et paf le clark te rentre dedans.

On peut savoir si tu as regardé le panneau ou pas avant de traverser, ou si, l’ayant regardé, tu as respecté la consigne de regarder ou pas, ou si tu l’as respecté mais mal en regardant à gauche en 1er

Ou tu es en train de remonter une pièce critique sur une machine, ce qui exige de la concentration, et tu le fais un peu à la légère en regardant ailleurs. Le programme peut alors s’adapter en provoquant, par exemple, un incident juste après pour te montrer que ton inattention a des conséquences même si tu penses avoir fait le job.

Un quatrième levier pédagogique réside aussi dans la capacité de simulation qui s’ouvre avec la réalité virtuelle. Et cela challenge autant les savoir-faire que les comportements : comment réagir devant l’imprévu … appliquer la méthode et savoir en comprendre l’essence profonde pour l’appliquer dans des zones inconnues.

Par exemple simuler des pannes qu’on ne verrait jamais dans la vraie vie, le cliquetis grandissant d’une machine qui tombe en panne …. Le déclenchement d’une alarme, le feu, ce touriste en tongues et chemise Hawaïenne qui traverse le chantier, ce bandit qui pointe son arme sur nous…

En d’autres termes, des situations dont il est impossible de reproduire l’expérience en vrai …. Or, dans cette situation immersive avec la réalité virtuelle nous vivons l’incident, l’imprévu, ce braquage et nous en garderons une trace forte en mémoire.

Je sais maintenant ce qu’est un braquage avec une arme de poing sur mon nez, je l’ai vécu … virtuellement

Enfin, une dernière ouverture, bien que plus incertaine mais infinie, si l’on croit aux vertus pédagogiques du jeu, utilisées depuis l’Antiquité, alors on a là un champ des possibles absolument gigantesque et qui peut-être d’une efficacité redoutable.

Oui tu as raison, et on peut compter sur la créativité des créateurs qui est la seule limite en la matière, à part les budgets bien sûr. Bon, allez, ce n’est pas le tout mais moi je vais me faire un jeu avec mon casque ! Ça entraîne mes réflexes !

En résumé, la réalité virtuelle trouve sa 1ère utilité dans la formation parce qu’elle permet de simuler mise en pratique et expérience, avec des interactions, y compris de façon ludique si on le veut, et qu’il s’agit là de principes forts, universels et immuables en matière de pédagogie.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.