Renforcer la cohésion d’équipe

Dans cet épisode, parlons de cohésion d’équipe ! Vous savez cette quête absolue, ce Graal, de tout bon manager.

Dans cet épisode, parlons de cohésion d’équipe ! Vous savez cette quête absolue, ce Graal, de tout bon manager.

Combien de fois résume-t-on la cohésion d’une équipe à la bonne ambiance, aux bons moments qu’on passe ensemble, à la machine à café ? Vous savez ce sourire faux-cul, ce « ça va ? » lancé devant la porte de l’ascenseur sans même attendre la réponse. Faisons du team building, des activités en plein air et des afterworks… hop ça renforcera la cohésion !!

Oui mais si la cohésion d’équipe c’était plus profond et plus complexe que cette fausse bienveillance un peu mielleuse. Et si la cohésion ne se résumait pas uniquement aux bons moments ? Et si au fond, lorsqu’elle est bien tissée, c’était cette cohésion qui nous permettait d’affronter et surmonter les mauvais moments ? Renforcer la cohésion d’équipe, c’est quoi l’histoire ?

Avant de se demander comment la créer ou la renforcer, commençons par nous demander ce qu’est la cohésion d’équipe. Car si on accepte facilement l’idée que « non bien sûr ça ne se résume pas à 1 ou 2 afterworks de temps à autres », on a beaucoup plus de mal à définir ce qu’est la cohésion. Pour la définir, on a au moins 4 points à partager, et aucun ne s’intitule afterwork !

Avant qu’il y ait cohésion d’équipe, il faut déjà qu’il y ait équipe ! C’est une lapalissade mais cela renvoie à une première nécessité, celle de l’existence d’une raison d’être, d’un projet d’équipe.

Et cela conduit au premier pilier : la cohésion d’équipe suppose l’existence d’un projet auquel on « adhère ». Il ne peut y avoir cohésion s’il n’y a pas adhésion à ce qui nous réunit ensemble. Le premier pilier c’est l’adhésion à un projet. C’est dans cette perspective que l’équipe forge son identité et trouve son rôle.

Mais adhérer au projet ne suffit pas, encore faut-il que chacun s’implique concrètement, qu’il incarne ce sentiment d’appartenance. En d’autres termes que ses actions soient cohérentes au regard du projet.

Et tu as prononcé notre 2ème mot-clé : la cohérence. Il s’agit finalement que chacun reconnaisse le projet comme un bien commun supérieur à ses seuls intérêts particuliers et immédiats. Cela commence donc par respecter ce qui unit le collectif

Ce que tu dis ici finalement revient à dire que chacun des membres n’agit pas uniquement pour ses intérêts propres mais dans une perspective commune. C’est la différence entre coopérer et collaborer. Pour qu’il y ait cohésion, nous devons aller au-delà de la seule collaboration et chercher à coopérer. Construire une œuvre ensemble.

Tout à fait, et ça nous amène au 3ème pilier : la connexion. Avoir un projet, présenté comme une perspective commune à laquelle chacun adhère et contribue de manière cohérente ne suffit pas pour qu’il y ait cohésion. Nous avons besoin que chacun des membres se connectent les uns aux autres, avec leur histoire, et leur personnalité.

Ah bah tu vois les afterworks c’est utile finalement !

Oui si tu veux, cette connexion peut être favorisée lors de ce type d’événements. Mais partageons ici 2 mises en garde. D’abord, la connexion qui ne viendrait que de moments « hors travail » est factice si elle ne repose pas sur les 2 premiers piliers « adhésion » et « cohérence » évoqués précédemment.

Et la seconde mise en garde : un afterwork n’implique pas nécessaire connexion. C’est pas parce qu’on organise des supers soirées et que les gens tombent les masques au sens propre, qu’ils le tombent aussi au sens figuré.

Loin de nous l’idée de dire que cette connexion implique de tomber tous les masques, en revanche cette connexion suppose de s’intéresser réellement à l’autre, à ce qu’il est dans toutes ses facettes. Et avant de passer par des afterworks, ça passe par un réel respect de l’autre ! Plus facile à dire qu’à faire hein ?

Et in fine, adhésion, connexion et cohérence permettent la « consistance » c’est-à-dire un engagement solide qui ne dépend pas de l’arbitraire ou de circonstances accidentelles. Je sais pour quoi je suis là, je sais également pourquoi et avec qui. Maintenant allons-y !

Et c’est ça qu’on cherche quand on parle de cohésion d’équipe. On ne parle pas d’un monde rose de bisounours où l’âpreté de la vie céderait la place à la douceur des sucreries. Quand un manager vise à renforcer la cohésion au sein de son équipe in fine il vise à créer les conditions de l’engagement de chacun.

Et c’est une bonne chose. Car s’intéresser à l’engagement des gens, c’est au fond questionner ce qui les motive, ce qui leur donne envie de contribuer et finalement ça contribue aussi à lutter contre une des sources du mal être au travail, mais c’est un autre sujet.

On le voit dans chacun de ces piliers, la cohésion d’une équipe est tissée par la force du projet.

Et sur ce point, faire du profit n’est pas un projet ! C’est peut-être un objectif qui permet de réaliser une ambition mais ce n’est pas une finalité ultime. Renforcer la cohésion d’une équipe ça commence bien par cette base : une raison d’être et une ambition commune qu’on nourrit et dont on fait la pédagogie à chaque instant.

Il doit ensuite veiller à agir en cohérence avec ce projet. Et parce qu’il vaut mieux d’abord  balayer devant sa porte, cette cohérence commence par l’exemplarité. « Toute figure exemplaire est nourricière de confiance » disait Alain Peyrefitte.

Et également accorder ma confiance aux autres. A tous les autres. Rappelons que la confiance est le socle du management. Pour accorder ma confiance, je dois les connaître et entrer en connexion avec eux. Ce qui me permettra d’établir des règles partagées.

Et maintenir cette cohésion sur le long terme suppose d’y prêter attention à tous les instants. Il ne suffit pas de créer un événement une fois, ou de dire « vous pouvez me faire confiance ». Il n’y a pas de recette miracle, la cohésion se construit ensemble, pas à pas, jour après jour dans la durée.

C’est long à construire et comme un château de cartes ça peut s’écrouler au moindre courant d’air.

D’où l’importance d’être toujours vigilant mais aussi de traiter les potentiels obstacles à cette cohésion lorsqu’ils surviennent car non, ils ne se régleront pas tous seuls.

Un désaccord, un débat, une critique constructive ne sont pas des obstacles à la cohésion, au contraire, c’est plutôt sain de ne pas toujours être d’accord c’est une preuve que les personnes se sentent libres de s’exprimer.

A condition que le petit désaccord ne se transforme pas en conflit et que la critique soit constructive dans le sens du projet collectif et pas au profit d’intérêts particuliers.

En résumé, renforcer la cohésion d’équipe c’est une démarche continue qui repose sur 4 piliers : 1. l’adhésion, c’est-à-dire l’existence d’un projet auquel on adhère ; 2. La cohérence c’est-à-dire le fait que chacun reconnaisse ce projet comme un bien commun 3. La connexion c’est-à-dire que chacun s’organise et interagisse avec les autres dans le sens de ce bien commun et 4. La consistance c’est-à-dire le maintien de toutes ces qualités dans la durée malgré les aléas.

J’ai bon cheffe ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire