Motivation et compétence, quel lien entre les deux ?

Dans cet épisode, nous allons explorer les liens entre les notions de compétence et de motivation et surtout essayer de comprendre comment elles se font écho.

Dans cet épisode, nous allons explorer les liens entre les notions de compétence et de motivation et surtout essayer de comprendre comment elles se font écho.

On se doute bien, car c’est une évidence, que pour être efficace dans son activité professionnelle, il faut être motivé·e et compétent·e. Je veux et je peux ! Même si ce « je peux » ne se limite pas à la compétence de la personne car il faut aussi qu’elle dispose des moyens adéquats pour travailler mais c’est un autre sujet.

Compétence et motivation sont donc en effet des notions très complémentaires et constitutives de l’efficacité professionnelle. Mais en les réunissant avec une conjonction de coordination Je veux « ET » je peux, on en oublierait presque que ces deux notions se conjuguent.

Et oui, motivation et compétence c’est un peu comme le Zouk love ça se joue à deux. Un pas de deux en forme de cercle vertueux … ou l’inverse. Alors, motivation et compétence, c’est quoi l’histoire ?

En vérité, c’est une histoire assez simple. Lorsque tu prends une mission nouvelle, un nouveau poste, tu as besoin de prendre tes marques. En gros, tu débutes. Même si tu es expérimenté, dans cette nouvelle mission tu débutes. Tu n’es donc pas pleinement « compétent », tu as nécessairement une marge de progrès importante dans la maîtrise de ton poste.

Oui mais en revanche tu es super motivé. C’est “tout nouveau, tout beau” donc tu es à fond. On pourrait presque dire que tu es motivé mais pas encore vraiment compétent.

Mais rapidement tu prends la mesure de ton poste. Tu progresses dans sa maîtrise et comme tu es motivé·e, tu fais des efforts, tu grandis, tu te rencardes, tu te renseignes, bref tu te formes, tu apprends en travaillant. Tu apprends sur le tas.

Et parce que tu fais cet effort d’apprentissage, au bout de quelques temps tu maîtrises de mieux en mieux ton job. Jusqu’au jour où tu en as toutes les compétences, parfois même au-delà car tu « domines » la situation. C’est cette progression que l’on retrouve fréquemment comme principes d’appréciation du degré de maîtrise du poste : débute, occupe, maîtrise, domine.

À ce moment, tu es donc au top de ta compétence dans le job et reste encore motivé. Compétent et motivé, tu as tous les atouts pour être efficace. Mais le problème, c’est la lassitude. Et c’est à ce moment précis, à ce carrefour, quand tu es compétent et encore motivé, que tout se joue.

Oui, à ce moment-là, soit tu retrouves une perspective qui va entretenir la flamme de ta motivation, soit tu laisses cette lassitude t’envahir doucement. Et cela va toujours plus vite qu’on le croit ! Si ton manager ou ta RH préférée ne t’as pas ouvert une perspective nouvelle, une perspective de carrière ou une mission qui t’intéresse, que sais-je, et bien ta motivation va progressivement s’éroder.

C’est un croisement des chemins entre d’un côté le cercle vertueux qui s’enclenche avec un nouveau départ dans ce cycle motivation/compétences et malheureusement de l’autre côté le cercle vicieux qui peut aussi s’enclencher si ces perspectives nouvelles ne s’ouvrent pas à toi.

« Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux » disait Ionesco. Et c’est ici le risque. Voir ce cercle vicieux s’enclencher, ta motivation baissant par manque de perspectives nouvelles. Certes, tu es compétent, parfois même reconnu comme tel, mais ta motivation s’érode progressivement.

Jusqu’au moment où tu commences à t’emmerder sérieusement dans ce que tu fais. Tout devient routine et la routine, le quotidien, c’est vite l’enfer. Alors la motivation au plus bas, tu y vas à reculons, parfois même avec un casque à boulons !

Et ça pèse sur le moral ce casque, cet horizon bouché. Compétent mais démotivé, tu te laisses alors aller. Tu ne trouves plus cette envie de progresser, d’apprendre, de te renouveler. Bref tu te laisses aller et tes compétences s’amenuisent progressivement.

Non pas que tu ne maîtrises plus ton poste, mais tu ne te mets plus au goût du jour, tu n’es plus à l’affut des meilleures façons de faire, tu ne cherches pas à les adapter à un monde et souvent un métier qui change.

Le seul problème c’est qu’à ce rythme, sur cette pente, tu vas vite être largué. Et à force de ne pas te maintenir à jour, de ne pas t’entretenir, de ne pas te renouveler, et bien on sait ce qui arrive…

Un jour, on est devenu incompétent et démotivé. Bref, obsolète et désabusé ! Et le pire c’est que l’intéressé est bien souvent le dernier à en prendre conscience. Et quand tu es dans cette situation-là, on sait aussi ce qui peut t’arriver.

« Pas d’oeufs fêlés chez Lustucru » disait la veille pub des années 80. Et voilà, tu as bouclé la boucle, mais pas dans le bon sens !

On voit bien dans cet exemple poussé à l’extrême et caricatural, l’importance de détecter les situations personnelles et de cerner les facteurs moteurs de motivation chez les gens et d’y répondre en temps et en heure.

Et oui sinon on prend le risque de gâcher de la belle pâte ! Alors qu’en y prêtant l’attention que cela mérite, au croisement des chemins que nous évoquions, quand le collaborateur compétent et motivé risque de s’ennuyer là où il est, on pérennise ce cercle vertueux.

Un cercle vertueux où l’entrain, l’envie, la motivation est aussi le moteur de son propre progrès.

En résumé, la motivation d’une personne dans son poste est un facteur de développement de ses compétences et il faut savoir entretenir cette flamme en veillant à recréer des perspectives lorsque les personnes commencent à s’ennuyer dans ce qu’elles font. Faute de quoi, le cercle vicieux de la démotivation progressive qui conduit à l’obsolescence des compétences peut s’enclencher.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire !