Architecture et urbanisation du SIRH

Dans cet épisode nous parlons d’architecture et d’urbanisation du système d’information Ressources Humaines, le SIRH.

Dans cet épisode nous allons parler d’architecture et d’urbanisation du système d’information Ressources Humaines, le SIRH.

L’architecture désigne l’art de concevoir et de bâtir un édifice. Elle désigne aussi l’ossature fondamentale et le style d’un bâtiment. Mais c’est aussi un terme usuel de l’informatique. L’urbanisation, quant à elle, est une expression qui nous renvoie à des notions finalement assez familières.

Oui, et pourtant nous n’allons pas vous parler ici de coefficient d’occupation des sols, ni de style roman, de style baroque ou de style gothique mais bien de SIRH.

Architecture et urbanisation, c’est quoi l’histoire ?

En informatique, l’architecture désigne l’art d’agencer des composants dans un ensemble complexe. Le SIRH, en tant que système, a donc une architecture, une forme, une ossature qui constitue sa colonne vertébrale, son style, c’est-à-dire la manière dont sont agencées les applications informatiques RH qui le composent.

Dans l’architecture de bâtiments, on fait souvent référence à la triade de Vitruve pour désigner les qualités qu’on en attend : le bâtiment doit être solide, ou pérenne, il doit être utile et bien sûr il doit être esthétique. Et le SIRH ? Il doit aussi être solide, utile et beau ?

Oui bien sûr. Le SIRH aussi.

Son utilité c’est sa capacité à délivrer des processus RH dans de bonnes conditions de qualité-coûts-délais. Donc c’est sa couverture fonctionnelle, c’est-à-dire les différents domaines que le système va couvrir comme les entretiens annuels, la gestion des compétences, les révisions salariales etc… et ce que cela apporte aux utilisateurs.

Sa solidité c’est sa capacité de tenue à la charge ou les aspects de sécurité par exemple.

Enfin sa beauté ou son esthétique correspond finalement à ce qu’on met derrière l’expression expérience utilisateur – UX ou user experience – étant entendu que le concept d’expérience va naturellement bien au-delà du seul design visuel.

Les notions sont en effet assez proches avec celle de l’architecture en bâtiment.

Il en va d’ailleurs de même pour les styles architecturaux : le SIRH a un style, une forme et des propriétés qui la caractérise. Un SIRH intégré – où tous les processus RH sont couverts par la même solution informatique – n’a ni la même forme ni les mêmes propriétés qu’un SIRH composite, fait d’une collection disparate d’applications informatiques différentes.

Et il a plein d’autres propriétés qui peuvent caractériser son style : est-il modélisé, ouvert, etc. On ne va pas les décrire en détail là maintenant car c’est un autre sujet. Mais on peut quand même souligner que ces propriétés sont loin d’être anodines car elles peuvent plus ou moins bien correspondre à l’ambition qu’on se donne et au besoin que l’on a.

Cette forme du SIRH et les propriétés qui vont avec c’est au fond ce qu’on peut appeler son architecture. En d’autres termes, le SIRH est un système et son architecture c’est la structure interne du système. Cela couvre finalement deux choses : la manière dont les éléments du système sont organisés et ce qui les relie entre eux, mais aussi avec les autres systèmes d’information internes et externes qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement de l’entreprise. C’est par exemple le cas avec la finance et la comptabilité, mais c’est aussi le cas avec des systèmes externes comme ceux que l’on utilise pour les déclarations sociales.

Oui et là on parle en fait de l’architecture logicielle ou de l’architecture applicative puisque les éléments du système dont tu parles sont des applications informatiques RH. Si on va dans le détail on peut se situer aussi à d’autres niveaux et reprendre ce terme d’architecture puisqu’il correspond finalement à une idée simple : décrire – notamment visuellement – la manière dont un système est organisé. On pourrait par exemple parler aussi d’architecture technique ou d’architecture matérielle. Mais quand on parle d’architecture du SIRH on fait typiquement référence à l’architecture logicielle.

Tu disais qu’on la représente visuellement. En effet, dans les projets de SIRH on en fait une photographie, qui se matérialise par une cartographie et un schéma d’architecture. Une image qui décrit visuellement l’architecture logicielle du SIRH. Or, le système d’information RH c’est quelque chose qui n’est pas figé dans le temps. Un SIRH vit notamment au gré des besoins qui évoluent dans le temps. Alors comment on passe de la photo au film ?

Le SIRH est en effet amené à évoluer dans le temps, ne serait-ce que parce que les besoins changent comme tu l’as dit. Certains besoins nouveaux émergent, d’autres sont abandonnés, certains projets fusionnent etc. Mais il y a plein d’autres raisons qui conduisent à ce qu’il soit nécessaire de faire évoluer le SIRH

Il peut y avoir par exemple des évolutions légales auxquelles il faut se conformer, ou une application dont la version n’est plus maintenue par l’éditeur, un autre qui a été racheté et un troisième qui propose une montée de version qui répond à des besoins qui étaient mal couverts, etc. bref, tout ce qui fait la vie d’un système informatique RH et qui conduit à ce qu’on le fasse évoluer.

Exactement. Penser et mener à bien cette évolution du système, c’est cela qu’on appelle urbanisation. L’urbanisation du SIRH c’est en quelque sorte sa transformation continue pour qu’il réponde toujours au mieux aux besoins dans les meilleures conditions de coût.

C’est un peu comme un village qui change avec le temps, avec des arrivées de nouveaux habitants ou au contraire des exodes – et dont il faut faire évoluer les infrastructures et les services pour répondre à ces besoins qui changent. C’est la même chose pour le SIRH.

Le SIRH doit en effet faire l’objet d’une urbanisation, en gardant un cap global – donc une architecture cible – tout en tenant compte des besoins, des opportunités et des contraintes à court terme. Cette urbanisation au fond est une forme d’hygiène, d’entretien et de maintenance du SIRH qu’on a intérêt à mener avec pragmatisme, en tenant compte des retours utilisateurs et surtout pas en étant guidés par des idéologies, une vision trop théorique des choses ou des totalitarismes techniques !

En résumé, un SIRH possède une architecture c’est-à-dire la manière d’organiser les applications RH qui le composent, leurs relations entre elles et avec d’autres systèmes d’informations internes ou externes. Cet ensemble, il faut l’urbaniser c’est-à-dire le faire vivre, le faire évoluer en fonction des besoins.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon cheffe et on ne va pas en faire toute une histoire !