Mais c’est quoi les stocks options ?

Dans cet épisode nous allons expliquer le mécanisme des stocks options.

Le loup de Wall Street, les packages de certains dirigeants, qui veut « gagner du pognon en masse » comme dirait Gad Elmaleh, la source de tous les fantasmes des uns et des fixations crispées des autres.

Combien de start-uppeurs de la Tech n’ont d’autre motivation que la culbute à la revente après avoir levé ? En oubliant qu’une entreprise ça a un projet. Mais on connaît la fascination de l’argent, surtout facile…

Et voilà ça y est et tu vas vouloir devenir influenceur à faire des vidéos pour asséner tes conseils à deux balles en croyant que l’argent facile va tomber du ciel… Aux yeux de certains, les stocks options c’est un peu cela.

Une sorte de mécanisme miracle, comme une vache à lait qui distribuerait des billets gratos à qui veut bien la traire, le plus souvent sans trop savoir comment cela marche. C’est donc une occasion pour l’expliquer. Les stocks options, c’est quoi l’histoire ?

Les mots, même en matière de chiffres, ont un sens. Et même en anglais, c’est te dire. D’un côté stock, les actions, et de l’autre option qui veut bien dire option. Optionnel quoi. Donc la possibilité de choisir. Ou pas.

C’est là toute la différence avec l’attribution d’actions gratuites ou un plan d’achat d’actions à un prix préférentiel. Ce qu’on te donne en l’occurrence c’est une option donc la possibilité d’acheter un truc, pas le truc en lui-même.

En l’occurrence, de quelle option s’agit-il ? Et bien celle d’acheter ou pas, à un tarif convenu à l’avance, des actions dans le futur. Celles de ton entreprise bien sûr. Aujourd’hui ce qu’on te donne c’est donc un droit d’acheter plus tard à un prix décidé aujourd’hui.

Le moment venu tu décideras d’acheter ou pas. Dit autrement de lever l’option ou pas. Or, pourquoi tu lèves ou tu ne lèves pas ?

C’est un arbitrage ultra simple : si la valeur de l’action au moment où tu peux lever l’option est supérieure au prix fixé à l’avance, tu as gagné des sous. A l’inverse, si la valeur de l’action à ce moment est moindre que le prix fixé à l’avance, tu en perdrais et donc tu ne lèves pas ton option.

Concrètement cela veut dire quoi ? La valeur de l’action aujourd’hui est par exemple de 100 euros. Aujourd’hui je te donne le droit d’acheter dans 5 ans, 100 actions pour 100 euros chaque.

Si la valeur de l’action est de 120 euros dans 5 ans, tu gagneras 20 euros par action donc tu auras intérêt à lever ton option et si la valeur est à moins de 100 tu n’y auras pas intérêt et tu abandonneras ton option. Tu ne la lèveras pas.

C’est un mécanisme connu depuis longtemps, qui a pour principale finalité d’associer les intéressés à la création de valeur. D’autre part, c’est aussi le plus souvent assorti à des conditions, comme celle d’être présent à l’effectif au moment de la levée, donc une vertu de fidélisation.

En France, ce mécanisme est régi par le code du commerce et l’entreprise peut aussi l’utiliser dans la durée en faisant des attributions tous les ans. Donc, chaque année, tu peux lever ou pas les options qui arrivent à maturité.

Et donc avoir un composant de ta rémunération globale à la fois indexé sur la valeur mais aussi fidélisant.

On n’entrera pas dans le détail technique et administratif ici, entre les conditions de levée anticipée donc avant la maturité de l’option – invalidité ou retraite par exemple – ou l’existence d’un mécanisme qui fait que tu n’as pas d’argent à débourser lorsque tu exerces l’option par exemple.

Mais deux points méritent attention à nos yeux, ce qui conduit à une troisième remarque.

Premier point, comment la valeur de l’action est-elle déterminée ? Autant on peut se dire que dans le cas d’une société cotée ce n’est pas dur, le marché – en tant qu’équilibre supposé entre l’offre et la demande – la fixe.

Mais dans le cas d’une entreprise non cotée ? Il faut déterminer une règle et Dieu sait que cela peut être sujet à discussion ou manipulation. La valeur nette comptable ? Une sorte de « valeur à la casse ». Ou on tient compte d’un goodwill qui témoigne théoriquement mieux de la valeur à la revente ? Mais comment la fixer ?

Second point, la nature du discount ou la manière dont un prix préférentiel est fixé. 10% sur la moyenne des 10 derniers mois du cours de bourse ? Là encore, se pose la question de la société non cotée…

Or, la plus-value potentielle vient non seulement de l’augmentation intrinsèque de la valeur de l’action mais aussi du différentiel avec le prix accordé à l’avance.

On voit là, notamment dans une jeune pousse avec des partenaires aux dents aiguisées les sources de difficulté arriver. Ainsi, à leur effet fidélisant elles peuvent aussi ajouter d’autres formes de dissensions.

Comme quoi rien n’est simple, surtout quand on parle de blé. On en arrive donc à notre troisième remarque qui est une dérivée ou une conséquence. Apprécier la valeur. C’est quoi la valeur et comment l’apprécier ?

On disait que la valeur de l’action est facile à déterminer dans le cas d’une société cotée. Certes. Mais est-ce que le cours de bourse reflète réellement la valeur d’une entreprise ?

Lorsqu’on estime, selon les sources, que la part du trading automatique et autres transactions à haute fréquence pourraient représenter plus de 80% des transactions boursières mondiales en 2023… On peut s’interroger.

Imagine donc dans une start up… No comment.

En résumé, les stocks options correspondent à un mécanisme qui consiste à attribuer le droit d’acheter à un avenir fixé à l’avance un certain nombre d’actions d’une entreprise à un prix lui aussi convenu à l’avance. Au moment venu, le titulaire choisit alors de lever l’option s’il y a plus-value ou l’abandonner dans le cas contraire.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.