Les 3 leçons de vie de la crise de la Covid

Dans cet épisode, nous allons proposer quelques enseignements, petits ou grands, que nous pourrions tirer de la crise de la Covid.

Dans cet épisode, nous allons proposer quelques enseignements, petits ou grands, que nous pourrions tirer de la crise de la Covid.

Les crises sont des moments propices aux prises de conscience parce qu’elles agissent comme des points d’inflexion, des moments où nous pensons spontanément qu’il y a un avant et un après.

Du coup on affirme vite que « plus rien ne sera jamais comme avant » en projetant nos peurs et nos fantasmes dans ce qu’on appelle « le monde d’après » ! Or demain sera fait de la même planète et à quelque chose près des mêmes personnes. Ce sera donc le même monde.

Mais pour que ce « même monde » ne soit pas un « monde pareil », encore faut-il tirer des enseignements des épreuves qu’on traverse. Alors quelles leçons cette crise nous enseigne-t-elle ? C’est quoi l’histoire ?

Il y a d’abord les leçons immédiates. On a expérimenté la distance et elle nous a renvoyé au sens de la présence, en nous rappelant par exemple que c’est justement quand on a besoin de distance physique qu’on a besoin de lien social. Et cette distance a bouleversé nos manières de travailler.

Une distance porteuse d’espoirs pour le futur mais victime de préjugés encore bien présents. On a tiré de cette période des conclusions sur le télétravail là où on a vécu un travail à distance, imposé à 100% de notre temps dans des conditions dégradées, ce qui de fait n’a rien à voir avec un véritable télétravail pensé, choisi et organisé. On s’est interrogé sur la matérialité et l’utilité de ce qu’on produit ou sur l’attitude rétrograde de certains managers. Bref on s’est questionné sur la manière d’exercer le travail.

On s’est questionné sur le travail en lui-même aussi, que ce soit la place qu’on lui accorde, la valeur et le prix supposés des métiers, la reconnaissance des personnes qui les exerce.

Cette crise a aussi mis en lumière le rôle du numérique, parfois des insuffisances techniques territoriales, professionnelles et personnelles, voire même des rigidités informatiques exagérés chez certains ou les carences de certaines personnes y compris avec des responsabilités élevées. Et enfin l’acculturation forcée pendant cette période a également permis des progrès pour toutes et tous.

Bref on a tiré des multiples enseignements immédiats, certainement pertinents et utiles, mais nous devons aussi profiter de l’occasion pour nous interroger sur le fond.

C’est en effet une occasion unique pour tirer des leçons de vie, s’interroger sur nous-mêmes et donc sur notre rapport au monde.

La première leçon de vie est simple. Nous sommes fragiles, nous devons donc être humbles. Peut-être, et ce n’est qu’une hypothèse, notre maîtrise technique nous a-t-elle un peu aveuglé, fort de la maîtrise du risque, nous en avons oublié l’incertitude. Et l’impensable est pourtant arrivé. Sans humilité, le sentiment de toute puissance conduit vite à un aveuglément source de vulnérabilités supplémentaires.

La deuxième leçon est une évidence, celle des interdépendances, entre nous, les êtres humains mais aussi avec la nature, la faune, la flore, la planète comme un tout. Elles nous obligent à tenir compte de l’autre, de notre empreinte et des conséquences de nos actes. Elle nous rappelle aussi la complexité du tout et cela invite à développer une pensée plus globale, plus transverse, une pensée qui cherche à comprendre les liens qui unissent les choses plutôt qu’à décortiquer chacune d’entre elles.

La troisième leçon de vie nous impose un devoir. Le devoir d’humanité. Nous formons une humanité et une seule. Cela place chacune et chacun d’entre nous, y compris l’entreprise, devant une question morale dont il serait indécent de s’affranchir. Cette période a permis de faire tomber les masques en permettant de trier le bon grain de l’ivraie, entre celles et ceux qui – au fond – ont compris ce devoir d’humanité et les autres, qui s’en sont affranchis sans vergogne. Une question morale qui nous concerne toutes et tous et à laquelle chacune et chacun apportera sa réponse.

En résumé, la crise a été porteuse de très nombreux enseignements immédiats et utiles mais nous livre au fond surtout 3 leçons de vie : 1, nous sommes fragiles donc il faut être humble, 2 tout est interdépendant donc il faut penser globalement et 3 nous formons une et une seule humanité et devons donc nous poser la question du devoir d’humanité.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.