Ce que les managers ne doivent pas faire sur la rémunération

Dans cet épisode, nous allons évoquer quelques comportements que les managers seraient avisés d’éviter en matière de rémunération.

Toi avec tes conseils tu vas me lâcher. Ras le bol de toutes ces injonctions concernant le manager. Fais-pas ci, fais-pas ça et voilà que tu t’y mets avec la rémunération maintenant.

Le manager qu’on veut leader, visionnaire, bienveillant, radicalement franc, quand ce n’est pas augmenté ou 4.0… Bref, je vois ce que tu veux dire… Si seulement on l’aidait plutôt que de systématiquement le pointer du doigt.

Surtout qu’en plus, moi, je vais te dire, la rémunération, je connais la musique… 20 ans que je suis confronté aux équipes qui tapent dans la gamelle, je sais y faire crois-moi !

Je n’en doute pas un instant, mais justement pour t’aider, on a quelques idées à partager avec toi. Alors, ce que les managers ne doivent pas faire sur la rémunération, c’est quoi l’histoire ?

Dans la famille du manager, je voudrais le tyran affectif. Tu sais celui qui décide des augmentations individuelles ou des primes à l’aune d’un critère super objectif : il t’apprécie ou il ne t’apprécie pas.

Aïe, ça commence bien tiens. Le « j’aime – j’aime pas » il y a même des présidents qui s’expriment comme ça… Le comportement de tyran, qui, si tu n’es pas dans ses petits papiers, et bien tu n’obtiens pas ses faveurs.

L’inverse du professionnalisme et en plus ça conduit inévitablement à ce que se forme un troupeau de courtisans et de courtisanes autour de lui, et que la compétence et les résultats soient secondaires.

A proscrire ! L’un des premiers principes d’une politique de rémunération c’est le principe d’équité. Et ce n’est pas avec du « j’aime-j’aime pas » que tu vas le respecter ! Il faut des critères un peu plus objectifs que cela. Bref, ce manager-là j’aime pas. Je ne lui donnerai pas de prime.

Mais tu es bête ou quoi ?

Pardon je sors. Bon toujours dans la famille du manager je demande le manager du « guichet 27 ».

Il est aux abonnés absents. C’est pas lui, il n’y peut rien, tu comprends, le pauvre. Un peu dans le registre « j’aimerais bien mais je peux point ».

Tu espérais une augmentation ou une prime et évidemment lui, il voulait bien, peut-être même te l’avait-il promis fut un temps … mais, tu comprends, au-dessus ils ne veulent pas ! Et hop le guichet 27 te dit « adressez-vous au guichet 28 ».

Pourtant, manager tu es un peu censé représenter l’entreprise, et à ce titre, être porteur de ses décisions et notamment de faire la pédagogie de la politique de rémunération. En plus, être lâche, ce n’est pas une obligation !

Je me réfugie derrière la hiérarchie au lieu d’assumer mon rôle. Le manager qui n’a pas compris en outre qu’il n’y a rien de plus normal de la part d’un salarié que de poser des questions sur sa rémunération et son devenir. Il n’y a donc rien de plus normal que d’y répondre avec honnêteté.

Même si la réponse doit déplaire. Bref, se défiler et se réfugier derrière sa hiérarchie bien planqué dans le registre, « les méchants c’est eux » ce n’est pas un comportement digne d’un manager.

Maintenant dans la famille des managers, je voudrais le « sucrier. »

Celui qui saupoudre… Le manager qui a confondu manager et l’école des fans de la grande époque. Il étale le peu de confiture qu’il a alors il donne un petit peu à tout le monde.

Pas de différence et surtout presque rien pour chacun. L’égalité dans la pénurie.

Résultat des courses, il agace ceux qui méritent et ça ne change rien pour les autres. Il a perdu son temps, l’argent de l’entreprise et généré des injustices et du ressentiment chez les meilleurs qui risquent bien de ne plus s’investir à l’avenir.

Par ailleurs, à moins que ce ne soit une règle politique de l’entreprise mais on peut raisonnablement en douter, il est censé mettre en œuvre cette politique de rémunération et, on le redit, en faire la pédagogie.

Au lieu de l’illusion de faire plaisir à toutes et tous en donnant la même aumône à chacune et chacun. Là encore, saupoudrer c’est une pratique inopérante qu’il faut éviter.

Le pire c’est que d’avoir donné presque rien à tout le monde, c’est même parfois vécu comme une insulte par certaines et certains. Alors, oui, on évite.

Maintenant toujours dans la famille du manager qui ne fait pas ce qu’il faut, je voudrais le « Saint Bernard ».

Le manager qui se prend pour un sauveur. On lui demande d’appliquer une politique, lui, il se prend pour un chien d’avalanche, limite il essaye d’être le bon pote qui essaye d’arranger les choses.

« Mon pauvre, ton fixe n’a pas été augmenté depuis 3 ans, ne t’inquiète pas je vais te donner une petite prime sur tes objectifs »… Dans le style, je trahis la politique de rémunération que je suis supposé mettre en œuvre, il n’y a pas mieux.

Pas étonnant après qu’il y ait toujours un décalage entre la pratique et la politique qui fait que le compensation & benefits manager s’arrache des cheveux sur la tête

Donc pas de Saint Bernard non plus. Une erreur de plus à éviter, même si on sait bien qu’on a grossi volontairement le trait, et qu’il y a tout un tas d’autres erreurs à ne pas commettre.

Et qu’au fond on sait aussi qu’on peut compter sur l’intelligence de comportement des managers non ? Il y en a plein qui font bien le boulot !

En résumé, le manager a pour responsabilité d’appliquer les principes de la politique de rémunération de l’entreprise et d’en faire la pédagogie auprès de ses collaborateurs et de répondre en conséquence à leurs questions en la matière.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.