Quand Renaud chante l’entreprise…

Dans cet épisode, nous convions Renaud… pour nous chanter l’entreprise.

Non mais « laisse béton », tu nous as déjà fait le coup avec Audiard. Et en plus Renaud, pour parler de l’entreprise ? La bonne blague. Renaud qui chantait je cite « demain, prends garde à ta peau, à ton fric, à ton boulot, Car la vérité vaincra, la Commune refleurira. »

« P’tite conne », « tu m’excuseras mignonne » ! Renaud ce n’est pas que le « Renard » en mode loubard et blouson noir. Moi j’te l’dit qu’avec Renaud on peut l’expliquer l’entreprise, la vraie.

Bah tu vas voir nos auditeurs y vont te dire que « dès que les vents tourneront nous nous en allerons » et tu seras vénère et t’auras envie de leur coller « une beigne » puis « un marron » et p’tet’ même « une chataigne ».

M’en fous, « j’irai aux 4 vents foutre le boxon » comme disait Renaud. Alors viens. On s’en fout et on se marre.

Et si tu te demandes « C’est Quand Qu’on Va Où ? » ouvre bien tes esgourdes, mon pote, on va te parler de l’entreprise. Mais avec les mots de Renaud, et avec tous ses maux. Alors, quand Renaud chante l’entreprise, c’est quoi l’histoire ? « Ta Ta tein » !

Elle est facile ta caricature en mode banlieue rouge. Tu sais « Lola », euh pardon Mahé, les profs ne votent pas tous à gauche et « dans mon HLM », ici comme ailleurs, et moi j’te l’dit, même dans l’entreprise du grand capital – c’est te dire – on peut encore trouver des « mistral gagnants ».

Je veux bien qu’on troque « nos santiags et nos cuirs un peu zone contre une paire de docksides et un ciré jaune » pour « prendre la mer » un mardi, ou même, un mercredi si tu veux… mais pas pour ces pompes à glands avec des cravates trop serrées que même les notaires ils n’en veulent plus.

Non l’entreprise ce n’est pas comme dans la chanson « hexagone », je cite : « les vieux principes du seizième siècle, et les vieilles traditions débiles, ils les appliquent tous à la lettre, y m’font pitié ces imbéciles. »

Ah voilà les caricatures, les vilains patrons qui exploite de gentils salariés. Mais comme dit Renaud, je cite « c’est quand même un peu galère d’aller chaque jour au chagrin quand t’as tell’ment d’gens sur Terre qui vont pointer chez « fout-rien » »

Non, l’entreprise ça peut avoir du bon. « sans dec’ j’vous jure q’c’est vrai les mecs. Croix de bois croix de fer, si j’mens j’vais en enfer. » disait Renaud. Mais c’est vrai que parfois tu te dis aussi que le problème ce n’est pas le travail, ni l’entreprise…

Non… mais les gens qui la font. Parfois ils sont durs. Injustes. Trop.

Comme dit Renaud, « les arbres ont le cœur infiniment plus tendre que celui des hommes qui les ont plantés. »

Ouaips. Vive l’entreprise. Vive le travail. Mais parfois putain. Les mecs. Sans déc. Vous déconnez. Alors, comme dirait Renaud, « à qui que ce soit que je m’adresse j’veux vous remuer dans vos fauteuils. Ma plume est un peu assassine pour ces gens que je n’aime pas trop, par certains côtés, j’imagine que j’fais aussi partie du lot ».

Franchement, parfois, tu sais, oui c’est à chialer.

« Eh ! Manu rentre chez toi Y’a des larmes plein ta bière » disait Renaud. Moi qui croyais que l’expérience ça donnait du recul.

Ça arrive que ce que tu appelles recul devienne aussi lucidité et que la lucidité ce n’est pas toujours cool. Et tu sais, si les mecs qu’ont des bottes ne marchent pas tous droits, moi « le bruit des bottes je l’aime pas » comme disait Renaud.

« Ils crient : vive les congés payés ; ils oublient un peu la machine. » écrivait Renaud. Mais le problème, ce n’est pas la machine, c’est ce qu’on en fait. Et certains la détourne du bien commun qu’elle pourrait servir. Entreprendre avant de prendre, il y’en a ils n’ont pas compris. Ils s’en servent pour qu’elle serve leurs petits intérêts.

Ceux-là tu as envie de leur écrire une lettre. Tu sais, ça commencerait comme ça, je cite « Monsieur le Président Je vous fais une bafouille Que vous lirez sûr’ment Si vous avez des couilles. » Ils voulaient je cite « 5000 connards sur la ligne de départ » tous avec le même petit costard, yeux fermés et poings bandés parce que la loi de la jungle, tu sais, c’est la loi du plus fort.

Bad luck mon pote. Il y’en a même qui n’en veulent plus. Ni de la croix, ni de la bannière. En mode, je cite « tuez vos dieux à tout jamais sous aucune croix l’amour ne se plaît. » Les temps changent mon pote.

Les salariés engagés, il paraît qu’on les cherche, l’entreprise « a besoin d’eux ». C’est con ils sont « en Ardèche ». C’est ça ? Genre je cite « j’aime pas recevoir des ordres, j’aime pas me lever tôt » ou « on peut pas dire qu’on s’crève, l’travail, c’est pas pour nous »… L’éternel histoire qui se répète.

Et allez, on monte les uns contre les autres. Les autres contre les uns. Et vice et versa, et pas vertu.

Mais je te le répète, l’entreprise, crois-moi, ce n’est pas ça. Entreprendre. Faire œuvre ensemble. Avec des potes. Ou pas. Tiens, prends les solidarités d’usine, où je cite « que tu sois fils de princesse, ou que tu sois fils de rien, Tu seras pas orphelin »

Ensemble, disons-nous. En chœur et avec le cœur. Celui des femmes et des hommes qui s’engagent. Faire œuvre ensemble. Ensemble, je cite « mon frangin, mon poteau, mon copain, tu m’tiens chaud ».

Et il y a plein de gens biens qui font le taf. Des patrons, des patronnes, des ouvriers et des ouvrières, partout, dans toutes les catégories, même chez les « vieux Anars » qui s’gênent pas, y’en a plein, à part bien sûr …

« Madame Thatcher »… On a croisé, je cite, « quelques bandits notoires, présidents, sous ministres et petits rois sans gloire » mais pour une poignée connards, il y a combien de gens biens, engagés, qui voient ptêt’ pas plus loin que le bout de leur blaire mais qu’ont assez de cœur pour embrasser plus loin que le bout de leur intérêt.

Il faut, je cite, « regarder les gens tant qu’y en a »… et il y en a ! Plus qu’on te dit. Plus que tu crois. A commencer peut-être par toi.

Parce qu’il faut choisir son camp camarade. Nous on a choisi le nôtre, celui « du parti des oiseaux, des baleines, des enfants, de la terre et de l’eau » comme disait Renaud. C’est con. On peut toujours choisir de rester, je cite, « tranquille et peinard » mais on peut aussi faire sa part de boulot.

Engage-toi qu’ils disaient ! Oui, engage-toi mais pour la bonne cause. Et l’entreprise qui entreprend peut en être une extraordinaire.

Et quand tu croises un pti connard qui pense que t’es là pour cirer ses bottes, rameute tes potes en mode je cite « viens voir le mariole qui s’ramène» mais ne lui dit pas « casse-toi, tu pues, et marche à l’ombre ! »

Laisse je cite « le con sur son trône ». Ne sois pas plus con que lui. Montre ton humanité et rappelle-lui que l’entreprise peut être une bien belle aventure humaine.

Ptêt’ qu’on rêve, mais l’entreprise c’est celles et ceux qui œuvrent ensemble. Ensemble. Rappelle-lui le sens de ce mot. Rappelle-lui qu’être au-dessus des autres ce n’est pas une raison pour les asservir mais une raison de plus pour les servir.

Dis-lui qu’entre servir et sévir il n’y a qu’un air en plus, celui qu’on joue tous ensemble, pas celui qu’il se donne.

Dis-lui qu’on est je cite « une bande de jeunes et qu’on s’fend la gueule » …

Oui mais tout seul. Ensemble. C’est pour ça qu’on aime notre taff, qu’on en est fier et qu’on est prêt à se défoncer pour le collectif. Dis-lui qu’il est toujours le bienvenu. Lui aussi. Parce que c’est ça l’entreprise de ceux qui entreprennent.

Avec ces quelques mots empruntés à Renaud, le Séchan qui n’a pas séché, nous, on avait juste envie de, je cite, « s’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi » pour « te raconter enfin qu’il faut aimer la vie, même si… ». Tu connais la suite. Alors écris-là, chante-là, comme on chante la vie.

Parce que l’entreprise, c’est aussi tout ça. Nous, on est « Morgane de toi » qui entreprend, que tu sois petit ou grand. Et comme dirait Renaud « cette chanson-là vaut pas un clou, mais je la chante rien que pour vous »

En résumé, je cite « quand à la fin d’une chanson, tu t’retrouves à poil sans tes bottes. faut avoir d’l’imagination pour trouver une chute rigolote. »

J’ai bon chef(fe) ?

Oui tu as bon mais ne m’appelle pas chef(fe), chef(fe)

Références des chansons de Renaud :

  • 500 connards sur la ligne de départ
    Amoureux de Paname
    C’est quand qu’on va où
    Chanson pour Pierrot
    Dans mon HLM
    Dès que le vent soufflera
    Docteur Renaud, Mister Renard
    Fatigué
    Hexagone
    J’ai embrassé un flic
    La ballade Nord-Irlandaise
    Laisse béton
    Le déserteur
    Lola
    Manu
    Marche à l’ombre
    Mistral gagnant
    Morgane de toi
    Ou C’est Que J’ai Mis Mon Flingue
    P’tite conne
    Sans dec’
    Société tu m’auras pas

Site de Renaud : cliquez-ici