MOE – MOA et AMOA mais c’est quoi ?

Dans cet épisode, nous allons expliciter des termes du jargon informatique. Vous avez entendu parler de MOA, d’AMOA et de MOE sans vraiment trop oser demander ce que c’est ? Alors on y va !

C’est fou comme chaque domaine d’expertise est capable d’inventer son propre vocabulaire et ses acronymes. Tiens regarde en RH, la GPEC, un PSE, la RSE etc.

Oui c’est un peu comme les ados. S’ils s’inventent un nouveau vocabulaire c’est pour tenir les vieux à l’écart. Le vocabulaire de l’expert tient le profane à distance !

Et l’informatique n’y échappe pas ! Alors, MOE – MOA et AMOA c’est quoi l’histoire ?

Bon on ne va pas revenir sur les acronymes en tant que tels. MOE pour maîtrise d’œuvre et MOA pour maîtrise d’ouvrage. E Œuvre A ouvrAAAge. Et AMOA assistance à la maîtrise d’ouvrage. Jusque-là ce n’est pas difficile mais pour autant, cela veut dire quoi ?

Surtout que les mots, là encore, bien qu’ils aient un sens, ne nous aident pas vraiment. L’œuvre et l’ouvrage, on peut se demander quelle est la différence ! Ils ont la même origine, Opus ou Opere en latin et finalement désigne presque la même chose.

C’est vrai que le Petit Larousse nous dit que l’ouvrage c’est l’action de travailler ou le résultat du travail. L’ouvrage d’un écrivain par exemple.

Et le même Petit Larousse nous dit que l’œuvre c’est le travail ou le résultat du travail… Nous voilà bien avancés. La belle œuvre ou le bel ouvrage quand ce n’est pas la belle ouvrage ou le gros œuvre car leur emploi est aussi parfois masculin ou féminin.

Le livre de l’écrivain c’est un ouvrage et son œuvre un ensemble d’ouvrages. Bref on le voit les mots n’aident pas à distinguer facilement. Et pourtant en informatique, mais aussi dans le bâtiment, les deux notions sont bien claires.

Alors, partons d’une image simpliste, construire une maison. On a besoin de définir ce que l’on veut, la concevoir, et c’est la responsabilité du maître d’ouvrage qui confie le soin de la réaliser à un maître d’œuvre.

Le commanditaire qui pense ce qu’il désire et celui qui réalise son désir. Et bah voilà déjà le premier problème entre le rêve et la réalité on voit vite comment maîtrise d’ouvrage, le rêve, et maîtrise d’œuvre, sa réalisation, les écarts peuvent vite arriver.

Et quand celui qui rêve n’est pas trop sûr de lui alors il a besoin d’aide pour définir son projet. Et cette aide, c’est une assistance à la maîtrise d’ouvrage. AMOA.

Il y a donc 2 grandes fonctions pour qu’un projet se réalise : la maîtrise d’ouvrage MOA qui définit le projet – donc avec des spécifications ou un cahier des charges – et la maîtrise d’œuvre MOE qui le réalise en respectant ces spécifications.

Facile : le A de MOA est en premier dans l’alphabet. Donc la MOE est après ! La MOA puis la MOE. Et on voit donc là un enjeu simple se dessiner entre MOA et MOE, entre l’intention et sa réalisation : le rêve doit être réalisable.

Ce que conçoit la MOA doit donc être réaliste pour la MOE. Or, dans la vie de l’entreprise, émaillée des intérêts des uns, du confort des autres et des guerres de clochers on a vite fait de dériver.

Il n’est pas rare de voir une MOA, peu au fait de ce qui peut réellement se faire d’un point de vue technique et qui définit une cible irréaliste. Et dans le même temps une MOE qui, pour de multiples raisons, brise les rêves de la MOA en lui expliquant tout ce qui n’est pas possible techniquement.

Et parfois elle peut avoir raison cette MOE de freiner des 4 fers car il peut y avoir des impossibilités techniques réelles. Mais parfois cela peut être aussi du confort des équipes, un intérêt à privilégier une solution technique qui arrange mais n’offre pas le champ des possibles attendu etc. Bref, pour des raisons liées à l’intérêt de la MOE.

Avoir une idée de ce qui est raisonnablement possible de faire, c’est aussi là où l’AMOA aide  notamment la MOA à définir son projet de façon pertinente.

Tiens, je pense par exemple à cette équipe informatique dans l’univers bancaire à qui la direction des RH avait demandé un développement pour suivre 250 KPI. Genre l’usine à gaz. Et bien peut-être qu’une AMOA pertinente aurait pu l’inviter à penser que c’était exagéré.

Lorsqu’on parle d’un projet SIRH par exemple, l’AMOA sert aussi à la MOA pour avoir une idée concrète de ce qu’il est possible de faire au regard du marché informatique.

Oui parce que cela ne sert à rien de faire un super joli cahier des charges auquel aucun éditeur du marché ne répondra… Un rêve irréaliste.

En résumé, la maîtrise d’ouvrage, la MOA, définit l’ouvrage attendu et en confie la réalisation à la maîtrise d’œuvre, la MOE. La MOA peut se faire aider pour cela et on parle alors d’Assistance à la maîtrise d’ouvrage AMOA.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire