C’est quoi une politique de rémunération ?
Dans cet épisode nous allons parler d’argent en nous demandant ce qu’est une politique de rémunération
Dans cet épisode nous allons parler d’argent en nous demandant ce qu’est une politique de rémunération.
« Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie. » faisait déclamer Molière à Harpagon dans « L’Avare » …
Et pourtant il ne fait pas le bonheur nous dit-on cet argent. Bref, on le sait, la rémunération est un des facteurs de motivation et ce n’est pas le seul, loin s’en faut. Mais en vérité dans une entreprise comment détermine-t-on ce que les gens doivent gagner ?
Et oui on a tous croisé un manager courageux qui nous a retorqué un truc du genre « ah bah moi, pour toi, j’avais demandé plus ! Mais là-haut ils n’ont pas voulu… c’est pas dans la politique de rémunération »… mais alors c’est quoi une politique de rémunération ? C’est quoi l’histoire ?
Commençons d’abord par définir les choses pour bien les comprendre. Ne confondons pas la pratique de rémunération, qui correspond à ce qui existe là, aujourd’hui dans les faits et la politique qui correspond aux règles que l’on se donne et dont on voudrait qu’elles soient appliquées.
En d’autres termes, la politique de rémunération ce sont les principes qui guident la détermination de la rémunération, au sens large du terme, la rémunération globale mais c’est un autre sujet. Et ces règles et principes doivent en théorie conduire dans le temps à ce que la pratique s’aligne sur les objectifs politiques.
En gros, en matière de rémunération comme en toute autre matière, qu’on dise ce qu’on fait et qu’on fasse ce qu’on dit. La politique et la pratique.
Et là, en l’occurrence la politique de rémunération correspond aux principes qui guident la manière dont on détermine la rémunération. Et cela s’organise autour de 3 questions essentielles.
Bah oui combien, combien et combien, non ?
Et bien non ! Le réflexe de tout un chacun quand on parle de rémunération c’est bien sûr de penser à combien en 1er. Et c’est légitime parce qu’à la fin c’est bien de cela dont il s’agit. Mais ce n’est pas la 1ère question à se poser dans une politique de rémunération, bien au contraire.
Tu as raison, ce fameux « combien » transmet un message à chaque collaborateur qui a à cœur, et c’est naturel, d’une part d’être récompensé de ce qu’il fait et surtout d’autre part de cerner les leviers sur lesquels il peut jouer pour améliorer sa condition. En d’autres termes, la rémunération est un véritable levier qui oriente les efforts et les comportements individuels et collectifs.
C’est la raison pour laquelle la 1ère question d’une politique de rémunération, c’est quoi ? En d’autres termes, que voulons nous payer ? Quels sont les principes fondamentaux que nous voulons rémunérer ? Les résultats, les efforts, l’ancienneté, la performance, que sais-je ?
Si, par exemple, tous les ans on augmente ton salaire fixe simplement à l’ancienneté dans l’entreprise, quelle que soit ta performance, on t’envoie un message simple : pour améliorer ta condition il te suffit de vieillir et de rester. Pas sûr que cela t’incite à avoir de bons résultats…
En d’autres termes, la 1ère question ce sont les valeurs que l’on reconnaît au travers de la rémunération. Très souvent ce sont d’abord les responsabilités de ton poste, le poids de ton poste, évalué à l’aide d’une méthode comme la méthode Hay par exemple et sur laquelle repose une classification qui détermine la tranche de salaire fixe dans laquelle tu devrais te situer.
Et une règle, comme la maîtrise de ton poste – du genre « débute, occupe, maîtrise, domine » – pour déterminer ton positionnement individuel dans cette classe.
Et souvent une rémunération variable individuelle pour récompenser la performance et assise sur la réalisation des objectifs. Bref, un ensemble de principes qui répondent à la question : que paye-t-on, pour quelle finalité ?
Ensuite, la 2ème question c’est de savoir comment on le paye ! Les véhicules possibles dans la rémunération globale sont nombreux – et c’est un autre sujet – et ne satisfont pas tous les mêmes natures d’objectifs. Une prime variable immédiate versée en cash par exemple a bien moins d’effet sur la fidélisation d’un collaborateur que de la rémunération différée.
Et cela permet peut-être aussi, toute chose égale par ailleurs bien sûr, d’ajuster en fonction de besoins différents selon les populations.
Mais enfin on ne va quand même pas éviter la fameuse question du combien ! car celle-ci répond aussi à des principes et des règles ! Et pour déterminer ce combien, il y a 2 principes essentiels :
- l’équité interne
- et la compétitivité externe.
L’équité interne, c’est le respect des principes qu’on a évoqué sur le pourquoi ! En d’autres termes, veiller à ce que les rémunérations soient équitables au regard des règles que l’on s’est données.
Et la compétitivité externe c’est de s’assurer que le package offert soit compétitif sur le marché et donne par conséquent envie ! En d’autres termes, attirer, retenir et motiver pour employer la formule consacrée.
En résumé, une politique de rémunération c’est la manière dont on souhaite organiser la rémunération au sein de l’entreprise et qui s’articule autour de 3 questions : Quoi ? C’est-à-dire ce que l’on veut payer. Comment ? Ou par quel véhicule de rémunération le fait-on et enfin combien ? et cela au regard de deux repères : l’équité interne et la compétitivité externe.
J’ai bon cheffe ?
Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire