L’entreprise, ce n’est ni une ordure ni le père Noël

Dans cet épisode, nous allons raconter l’entreprise avec les répliques d’un film culte, « le Père Noël est une ordure ».

L’entreprise. On lui en demande tant. Pourtant ce n’est pas la mère Noëlle non plus. Il ne faudrait pas pousser « Zézette épouse X » dans les orties. On la critique tant. L’entreprise, pas zézette.

Comme disait Pierre : « Je n’aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille ». L’entreprise.

C’est vrai que « de l’extérieur, c’est magnifique » comme disait le même Pierre, celui qui crèche, non pas dans la crèche avec l’âne qui souffle comme un bœuf sur sa mèche bien taillée,…

Pierre Mortez donc, celui qui crèche chez « SOS Détresse Amitié », avec Thérèse, celle qui rit quand elle n’est pas à l’aise … Parce que l’entreprise ce n’est pas non plus les Bisounours.

De la mère Noëlle aux boules de Noël, qui pendent du sapin et brillent de mille feux, il n’y a qu’un pas que nous franchirons dans la joie et l’allégresse, parce que l’entreprise ce n’est ni une ordure, ni le père Noël. Alors, c’est quoi l’histoire ?

« C’est c’la oui » … L’entreprise sous les feux de tous les projecteurs… Pour le meilleur comme pour le pire. « Pierre, on nous regarde » comme disait Thérèse. Les uns lui prêtent toutes les vertus du monde, quand les autres la critiquent à tout va.

« C’est la faute au grand capital »… Aurait dit certains syndicalistes de l’époque, aux formules qu’on aurait cru tout droit sorties du Père Noël… Et vas-y qu’on en dit pis que pendre.

« Et bien, allez-y monsieur insultez moi à loisir, nous sommes là pour ça. » disait Madame Musquin à celui qui l’insultait au téléphone…

« Oui… Heu… Hein. »

« Mais, que ce passe-t-il ? Vous ne continuez pas, monsieur ? Vous en étiez à « peau de couille » je crois, hein ? Que se passe-t-il ensuite ? »

Cette chère madame Musquin, coincée dans l’ascenseur. Coincée tout court oui. Elle n’a rien à envier à certains petits chefs contrôleurs des horloges sans aiguilles. Qui brassent le vent des autres pensant orienter les courants d’air…

Quand ça pédale dans le mou ou le vide. Même les philosophes les critiquent, quitte à en faire fonds de commerce, à défaut d’en comprendre les contraintes…
« Je ne vous jette pas la pierre, Pierre, mais j’étais à deux doigts de m’agacer. » disait encore madame Musquin. On ne leur jette pas la pierre non plus. On sait le poids des contraintes qui pèsent sur leurs frêles épaules.

Le marteau, l’enclume, tout ça, tout ça. Le manager intermédiaire, éternel coincé des transformations en cours qui n’en finissent pas de se transformer elles-mêmes…

« Donnez-moi un morceau de cette chose longue et molle. » disait Félix. Le nouveau projet de transformation…

« Mais… mais qu’est-ce que c’est que cette matière ? Mais c’est d’la merde ?! »  disait le pharmacien à monsieur Preskovitch.

« C’est Kloug » Enfin, c’est n’est pas une transformation, c’est un plan social. Et rekloug. Ou Gloups. Parce que les restructurations, ce n’est pas comme les transformations, hein… Ca fait mal.

« Je suis désolé Thérèse, je ne sais pas ce qui m’a pris… C’est une catastrophe. »

« Ce n’est rien Pierre, je n’ai rien senti… »… L’expérience collaborateur, cette expression qu’on plaque sur la réalité du travail, même quand il fait mal.

« On ne vous dit pas tout » disait… Ah bah non ce n’est pas dans le Père Noël est une ordure mais c’est Anne Roumanoff.

Parce que tu comprends « les affaires c’est les affaires ». Ici on fait du business ! C’est pas le Club Méd. « Téléphone Thérèse, téléphone »… disait Pierre… Plus vite tu réponds, plus vite ça rentre.

« Ce n’est rien Pierre, je n’ai rien senti… » répétait Thérèse.

Je sais « Félix il a… » Mais en l’espèce je te parle des affaires et surtout du chiffre qui va avec.

« C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim. » disait encore Thérèse.

Le chiffre d’abord ! C’est cela le pragmatisme des affaires. On n’est pas là pour repeindre la girafe et encore moins donner des morceaux aux animaux du zoo… puisqu’on parlait de plan social.

Le pragmatisme et son bon sens. « Bon » puisque je le dis. Tiens comme Pierre et Thérèse…

«  Ils me demandent de faire des gants à trois doigts pour les petits lépreux de Djakarta. C’est tout la Croix-Rouge ça ! Vous croyez pas que j’aurais plus vite fait de faire des moufles ?

Entre nous Thérèse, une bonne paire de chaussettes et hop ! Ohh ! On dit de ces bêtises parfois… »

En entreprise aussi on en dit des conneries, il ne faudrait pas croire. Bah non tiens, le sexisme, le racisme, tout ça, cela n’existe pas.

Entre discriminations à peine voilées, blagues assassines et maladresses blessantes tiens on en avait plein dans ce film. C’était dans les années 80. Qui s’aventurerait aujourd’hui à les répéter ?

« C’est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussie que le porc » disait Pierre à Thérèse. Celle qui rit… ou pas des blagues à répétition.

En vérité, en entreprise on est quand même soucieux de l’expérience collaborateur, notamment de leur carrière. Surtout quand ils y mettent du sien. Enfin du leur. Ou du leurre, celui qu’on leur fait miroiter ?

Des entretiens de mobilité qui sonnent, non pas comme le téléphone de Thérèse mais comme ce dialogue entre Katia qui essaye de remplir un formulaire pour Zézette…

« Éboueur, ça vous va ? »

« Hé dites donc ! Pourquoi pas ramasser les poubelles tant qu’vous y êtes ? Ça va pas non ? Non, non, on va mettre autre chose, on va mettre euh… Oh, bah vous avez qu’a mettre burelier »

« Pardon ? »

« Burelier, celui qui travaille dans les bureaux. »

« Ah oui, vous voulez dire buraliste ? »

« Mais non Buraliste ça bosse dans un tabac. Mais vous êtes complètement abrutie vous hein ? »

Mais diable quand la RH comprendra-t-elle enfin les aspirations profondes du corps social. Bon en même temps entre appétence et compétence, faut dire que la RH, les salariés ne l’aident pas toujours non plus…

« Pierre, je vous jure : j’ai touché à rien ! » Bien gentille Thérèse et plein de bonne volonté. Mais parfois pas tout à fait au rendez-vous de l’efficacité, de la compétence et du travail bien fait.

Pourtant, au fond le travail ils l’aiment bien plus qu’on ne le croît. Certaines et certains le font même avec tout l’amour d’un artisan comme Monsieur Preskovitch « Oui, oui, oui, c’est fait à la main, c’est roulé à la main sous les aisselles. »

Mais alors pourquoi certains la raillent-ils autant. Ils y mangent mais trouvent que ça pue « mais il coince ce fromage ! On dirait les coulisses de l’Alcazar ! » comme disait Katia ou Jean-Jacques, ou celui ou celle qu’il ou elle a envie d’être.

Le même personnage nous apporte la réponse : « Vous êtes myopes des yeux, myopes du cœur et myopes du cul ».

Parce que l’entreprise « n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile… C’est différent » comme disait Pierre.

Alors entre le diable et le bon dieu, comment dire. « « Ça dépend » … Oui ça évidement, on vous demande de répondre par « oui » ou par « non » alors : ça dépend, ça dépasse ! »…

En résumé, l’entreprise est un vaudeville parce qu’elle est faite d’êtres humains. Parfois très humains. Dans toute leur splendeur. Parfois moins. Et c’est la vie !

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.