RH et VR, quel champ des possibles ?
Dans cet épisode, nous allons explorer ce que la réalité virtuelle, la VR, peut apporter au domaine des RH.
Cet épisode est sponsorisé par Experience 4 et le centre de Recherche Holo3-Réalité Virtuelle …. vos partenaires Réalité Virtuelle pour des expériences immersives.
Dans cet épisode, nous allons explorer ce que la réalité virtuelle, la VR, peut apporter au domaine des RH.
La technologie source de tous les espoirs… et de tous les fantasmes. On cède vite aux sirènes du moderne et du nouveau plus qu’on cherche à savoir ce dont on a réellement besoin. Comme si le progrès technique était inéluctablement l’alpha et l’omega de l’amélioration de la condition humaine.
Vaste sujet en effet, vous avez 2H ! Là on a quelques minutes, non pas pour vous convaincre mais pour explorer ce champ des possibles, et peut-être même aussi du souhaitable. Alors, RH et VR, le champ des possibles, c’est quoi l’histoire ?
Revenons un instant sur cette idée de possible et de souhaitable. Car toute la différence entre fantasmes et réalité, entre effets de manche gesticulatoires et utilité réelle, tient peut-être là.
En substance, on peut affirmer qu’après tout, le champ des possibles avec la VR est évidemment infini. Dès lors qu’on comprend ce qu’est la réalité virtuelle, à savoir un monde numérique, inventé de toutes pièces, dans lequel tu peux te déplacer et interagir, tout est possible.
Donc le meilleur comme le pire. Le truc inutile, sauf aux yeux de celui qui le promeut et en tire bénéfice, comme l’application concrète qui apporte un bénéfice objectif au regard d’une finalité souhaitée.
Et c’est bien cette seconde option que nous retenons évidemment, pour tenter de faire le tri, et envisager en quoi la VR peut être réellement bénéfique pour la fonction RH et sa mission.
Partons de ce que sont les caractéristiques distinctives de la VR, dans ses avantages comme dans ses limites. 3 avantages simples à comprendre : une expérience, son caractère très immersif et l’engagement qu’elle suscite.
On parle bien ici d’engagement dans l’expérience que tu vis dans ton casque ! Pas de l’engagement dans l’entreprise ou son projet. S’il suffisait de mettre un casque de VR sur la tête des collaborateurs pour en faire un corps social engagé, ça se saurait !
3 caractéristiques donc : expérience, immersion et engagement. Et une limite a priori : dans l’ensemble, tu ne restes pas très longtemps avec un casque sur le blaire ! Donc une expérience immersive et engageante mais pas trop longue.
Ça sonne un peu comme le Graal de la formation ! Le serpent de mer : réussir à engager les apprenants ! Fut un temps où le prof balançait une craie sur la tête de l’élève Ducobu pour le ramener dans le rang, maintenant ce ne serait plus vraiment accepté ! On veut du ludique et de la gamification, on est prêt à tout pour donner envie d’apprendre, pour capter l’attention et l’engagement de l’apprenant !
Et en ça, la VR offre un champ à exploiter. On apprend encore davantage lorsque l’on vit une expérience, plutôt que lorsqu’on écoute sagement le professeur. Et la VR… offre une expérience ! La VR serait alors particulièrement adaptée à tous les domaines où la confrontation à la situation, même simulée, est clé…
Où il y a besoin d’exister dans un autre lieu à l’échelle 1 ou de s’engager physiquement dans des interactions comme par exemple réparer une machine en se mettant à genoux, répondre à une incivilité en étant au guichet, réussir une intervention en hauteur, intervenir dans une opération de dépollution de zone dangereuse, reproduire les gestes d’un tailleur de diamants …
Et là, le champ est infini ! Tu te rappelles cette formation à des conditions de sécurité pour le travail en hauteur que l’on avait faite en VR justement ? Tu étais sur un toit et tu devais choisir la bonne manière de t’accrocher. Tu avais choisi le mauvais mousqueton.
Et j’étais tombée ! Tu parles que je me rappelle. D’ailleurs je sais maintenant que pour un travail à 10m il faut s’accrocher à la ligne de vie avec une sangle de 2cm. Je ne suis pas prête de l’oublier. Alors que je ne travaille pas en hauteur !
Et tu peux appliquer le même principe à d’autres types de formations : formation aux consignes de secours ou d’évacuation, à des interventions dans des lieux hostiles, bref… la liste est longue. L’intérêt de ce type d’expérience c’est aussi de développer et challenger autant les connaissances que les comportements.
Après ce n’est pas nouveau ça. Les bénéfices des simulateurs en matière d’apprentissage sont connus depuis longtemps. Les simulateurs de vols par exemple !
Certes, et grâce à la VR, le principe s’étendra certainement à d’autres domaines, où il ne s’agit pas seulement de simuler le réel mais de l’expérimenter, y compris d’ailleurs en analysant tes réactions ou tes émotions pour t’apprendre à mieux les maîtriser quand c’est nécessaire.
Te préparer à des entretiens difficiles ou à des négociations tendues, quand la maîtrise de ton stress est déterminante. Ou pourquoi pas t’entrainer à un entretien d’embauche pour le grand public. Mais aussi des mises en situation de travail en équipe par exemple. Ou encore, t’entrainer à la prise de parole en public. C’est plus facile de t’exprimer devant 100 personnes quand tu l’as déjà fait… dans un monde virtuel plutôt que seul devant son miroir.
Apprendre grâce à l’expérience, gageons que les domaines « intellectuels », qui manient des concepts, y viendront aussi parce que la VR offre la possibilité de naviguer en 3D. Bref, 1er domaine où l’apport est possible, souhaitable et utile : la formation.
Apprendre un geste métier en situation, vivre une situation professionnelle… Des hard aux soft skills, le champ est large en effet. Mais la VR c’est aussi une autre caractéristique : c’est virtuel. Donc la possibilité d’explorer quelque chose sans devoir y aller physiquement.
Dans des périodes de pénurie de main d’œuvre par exemple, susciter des vocations chez des personnes qui ne se dirigeraient pas vers tel ou tel métier, victimes de leurs appréhensions ou d’autocensure, cela permet d’en faire l’expérience.
Par exemple, constater que notre belle usine ressemble bien plus à un laboratoire tech hyper clean qu’au monde de Charlie Chaplin ou que notre atelier de maintenance des véhicules n’est pas l’enfer de vapeur et de martèlements que tu crois… Bref un bon moyen de montrer une réalité …
Dans le recrutement, on voit aussi des exemples concrets de tests quand il s’agit d’observer le comportement des personnes dans certaines situations mais attention aux raccourcis rapides en la matière. Si l’immersion dans une situation professionnelle est une bonne idée pour avoir des indications, cela n’affranchit pas du reste !
Comme toujours, ce n’est pas la technologie qui est en cause mais ce qu’on en fait. Faire l’expérience d’une situation professionnelle avant l’embauche, cela peut au moins aider à éviter les grossières erreurs de casting ! Et on en connaît toutes et tous.
Ou les mauvaises surprises… comme celles et ceux qui s’imaginent un métier et découvrent la réalité quand ils sont embauchés et partent en courant aussi vite qu’ils ont été embauchés ! Y être exposé de façon plus immersive avant peut ainsi aider à éviter de perdre tout ce temps.
Donc deuxième domaine après la formation, le recrutement : pour faire découvrir ce que c’est avant, pendant le processus de recrutement et aussi dans la phase d’intégration. On peut même imaginer jouer un peu sur l’effet Waouh pour découvrir l’histoire de l’entreprise, ses valeurs, ses usines par exemple.
Le onboarding tu veux dire ? C’est quand même mieux non ? Euh tu vois quoi là comme utilisation concrète ?
Un programme d’acculturation au métier par exemple. Organiser des visites en usine pour tous les nouveaux entrants au siège pour qu’ils découvrent nos processus industriels. Ca coûte quand même moins cher en VR qu’en les envoyant sur place !
Là encore, attention à ne pas tout miser sur la VR. Sur ce genre de sujet, c’est un moyen qui peut permettre en effet une acculturation mais ne remplace pas une véritable expérience. Concrètement, cela dépend donc de ce que tu veux faire. Acculturer dans des conditions de coûts efficaces pour que tu te fasses une idée de ce qu’on fait et un véritable stage d’intégration en usine ça n’a rien à voir !
Encore faut-il tenir compte de règles simples mais nécessaires quant à la mise en œuvre, l’interprétation, ou l’utilisation ….
Oui comme par exemple le fait que les émotions en VR sont décuplées et donc plus fortes que dans la vie réelle, parce que ce qui entoure cette émotion est épuré : une perception directe, sans filtre, ni possibilité de s’en échapper sauf à enlever ton casque …
Bon formation et recrutement. Mais qu’en est-il du reste ? Tiens les relations sociales par exemple ? Ou le management ? Ou le travail à distance ?
Bien sûr on peut imaginer tout un tas d’expériences sociales ou des réunions de travail à distance chacun le casque sur la tête en chaussettes de chez lui. Mais sérieusement, ce n’est pas parce que c’est possible que c’est nécessairement souhaitable et utile.
Cela peut être rigolo un temps une réunion en VR mais on peut aussi imaginer qu’à l’avenir, ne serait-ce que pour des raisons écologiques, on aura plus tendance à couper nos webcams quand ce n’est pas nécessaire ! Alors on peut certainement imaginer plein de choses, mais ce n’est pas là selon moi où c’est le plus utile.
Exercer un métier RH c’est d’abord de la proximité avec le business et les femmes et les hommes qui le font, c’est aussi la relation, avec celles et ceux qui font l’expérience, bien réelle celle-là, du travail au quotidien.
Alors la VR dans la RH, tout est possible oui mais tout n’est pas souhaitable et utile. Une fois cela dit, quand c’est souhaitable et utile, c’est bigrement efficace. Aux professionnels RH donc de faire preuve de discernement, là où l’expérience immersive dématérialisée, apporte des bénéfices objectifs.
En résumé, la réalité virtuelle peut permettre des applications très concrètes, à la fois possibles, souhaitables et utiles en RH là où une expérience immersive de courte durée est efficace. C’est particulièrement le cas les domaines de la formation ou du recrutement….
J’ai bon chef ?
Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.