Le SIRH outil de réification des concepts RH
Dans cet épisode nous allons expliquer pourquoi le SIRH constitue aussi un moyen de réifier les concepts qu’utilise la fonction RH.
Dans cet épisode nous allons expliquer pourquoi le SIRH constitue aussi un moyen de réifier les concepts qu’utilise la fonction RH
BYOD, SaaS, cloud, Paas, AR, VR, Bot, le monde de l’informatique regorge d’acronymes et de termes abscons qui hérissent le poil des praticiens RH qui y voient souvent un jargon d’experts techniciens peu enclins à transmettre la quintessence des concepts qu’ils manipulent
Et avouons-le les mêmes praticiens RH font parfois la même chose en utilisant des termes et des concepts qui ne sont pas toujours des plus clairs pour les collaborateurs et plus particulièrement les managers.
Alors peut-être que les rendre plus tangibles, plus concrets, plus intelligibles ne serait pas une mauvaise idée ! Et le SIRH peut peut-être aussi y contribuer. Alors, le SIRH, outil de réification des concepts RH, c’est quoi l’histoire ?
Euh employer le mot « réifier »… c’est pas juste faire exactement ce qu’on décriait il y a un instant ? S’affubler de mots dont il n’est pas si sûr qu’ils parlent à tout le monde, juste pour se donner l’air d’être un sachant qui sache
Et oui tu as raison, oups. Et un sachant qui sache chasse le ! Réifier, un terme pompeux qui vient du mot latin res, rei qui veut dire « chose ». Cela veut donc dire transformer un truc en chose.
Ah bah me voilà bien avancé si tu transformes les trucs en choses et les machins en bidules…
Et pourtant quand tu transformes un truc en chose, un concept abstrait en une chose concrète par exemple et bien tu la rends plus tangible aux yeux des gens donc plus concrète. Tu as créé un objet qui permet de se figurer le concept.
Bon OK je comprends mais en quoi le SIRH devrait-il et peut-il aider la fonction RH à matérialiser, à rendre plus concret et intelligible les concepts qu’elle manipule ?
Pourquoi ? Et bien on l’a dit en introduction. Les praticiens de la fonction RH font aussi ce qu’ils reprochent souvent aux professionnels de l’informatique. Un certain « purisme technique » RH peut en effet conduire certains à une sophistication des concepts, dont les subtilités théoriques échappent aux managers et collaborateurs auxquels ils sont pourtant bien destinés.
Or, le SIRH, comme tout processus informatique, contribue à rendre tangible les sujets RH et les concepts qui les structurent. Et c’est au bénéfice d’une meilleure appropriation par l’ensemble des acteurs, managers et collaborateurs, et peut-être bien y compris certains praticiens RH eux-mêmes.
Et cela parce que la digitalisation de processus RH, qui utilisent ces concepts RH, un concept de compétence ou de poste par exemple, et bien cette digitalisation présente 3 effets qui contribuent à les réifier :
En premier lieu, la digitalisation simplifie par la force des choses la matière qu’il traite parce qu’il s’appuie sur une modélisation, donc une codification et une standardisation. C’est le principe inhérent à la notion de processus. En quelque sorte, la carte simplifie le territoire. Or, cette simplification concourre à rendre le sujet plus « comestible » pour celles et ceux à qui il est dédié.
En deuxième lieu, le SIRH formalise les choses. En d’autres termes, il met en forme opérante les notions RH qu’il utilise mais aussi les rapports qu’elles entretiennent entre elles par l’intermédiaire des « ponts » informatiques qui sont créés. C’est, par exemple, le cas de la notion de compétence, dont les subtilités peuvent parfois désarçonner les opérationnels, et de son lien logique avec celles de résultat ou de performance.
En troisième et dernier lieu, le SIRH normalise, c’est-à-dire qu’il impose des normes. Les nomenclatures qui en résultent contribuent de fait à une plus grande clarification lorsqu’il s’agit d’objets abstraits (un emploi-repère par exemple) et cela en facilite par conséquent la manipulation par les managers et les collaborateurs.
On pourrait ajouter une quatrième idée. Dans la pratique, le SIRH permet de fait certains raccourcis. Il manipule directement certaines notions RH comme la notion de compétences par exemple sans imposer un parcours rigoureux d’apprentissage préalable à l’utilisateur.
Alors, certes cet utilisateur aura peut-être perdu une partie de la subtilité du concept en question mais cela permet paradoxalement une mise en action et en pratique plus rapide. En gros, tu conceptualises moins mais tu agis plus !
En résumé, le SIRH parce qu’il digitalise des processus a trois effets sur les concepts RH qu’ils manipulent. 1. simplification, 2. formalisation et 3. normalisation. Ces 3 effets concourent à réifier ces concepts RH c’est-à-dire leur donner une forme concrète plus simple à appréhender donc à mettre en œuvre pour les managers et les collaborateurs.
J’ai bon chef ?
Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire