Les acteurs externes du SIRH
Dans cet épisode nous allons nous intéresser aux acteurs du marché SIRH, identifier qui ils sont mais également les rapports qu’ils entretiennent
Dans cet épisode nous allons nous intéresser aux acteurs du marché SIRH, identifier qui ils sont mais également les rapports qu’ils entretiennent
Consultants, éditeurs, fournisseurs de solutions BPO, intégrateurs, consultant AMOA, aide au choix, tierce maintenance applicative, bref la liste est longue et elle peut parfois ressembler à un maquis dont les praticiens ont l’impression qu’ils ne ressortiront pas exempts d’égratignures tant il est dense.
Et il n’est pas évident, pour le profane, de se repérer dans ce fouillis, surtout quand il y a, en toile de fond, d’évidents intérêts marchands, et que le degré d’indépendance des acteurs de l’offre les uns par rapport aux autres est peut-être un facteur de dépendance des praticiens RH … à leurs fournisseurs. Alors les acteurs externes du SIRH, c’est quoi l’histoire ?
Les acteurs externes du SIRH ce sont tous les fournisseurs auxquels la fonction RH peut faire appel pour ses projets SIRH. On peut donc partir des étapes clés du SIRH pour identifier les spécialistes de tel ou tel domaine : conseiller en amont sur ce qu’il faut faire en termes RH et le traduire en attendus du SIRH, conseiller sur ce qu’il faut faire en matière de SIRH pour y répondre, choisir les solutions applicatives qui vont le permettre concrètement, les installer et les mettre en œuvre puis faire vivre tout ça c’est-à-dire l’exploiter.
Allez on commence par résumer le maquis alors :
- Les consultants, et ça va de la politique RH à la définition des besoins fonctionnels donc en gros consulting et assistance à la maîtrise d’ouvrage en passant par l’aide au choix;
- Ceux qui réalisent, c’est-à-dire les fournisseurs de solutions et ceux qui les intègrent et on va parler de maîtrise d’œuvre MOE
- Et enfin ceux qui exploitent techniquement ou fonctionnellement le SIRH et le font vivre avec l’hébergement, la maintenance et le service autour plus ou moins développé.
Allez on commence par le début le conseil. Admettons que le marché soit composé de généralistes qui font tout et de consultants plus spécialisés. Les généralistes visent à proposer tous les services de conseil autour du SIRH, et de l’autre les spécialistes plutôt en amont, conseil en RH qui descend un peu sur le SIRH, et consultants spécialisés SIRH, qui tentent aussi de remonter un peu en amont sur la dimension politique RH.
Les spécialistes SIRH généralement, pour la partie conseil amont, ils couvrent généralement un champ qui va du schéma directeur SIRH (ce qu’il faudrait faire en matière de SIRH) à l’aide au choix : cahier des charges, mener l’appel d’offre, conseiller sur le choix final etc.
Et ils descendent souvent en aval aussi sur la mise en œuvre : réaliser les ateliers de design pour paramétrer les applicatifs choisis par exemple.
Il y a ensuite la deuxième catégorie : ceux qui réalisent le SIRH. En d’autres termes, d’un côté les fournisseurs de solutions informatiques, des éditeurs de logiciels, et de l’autre ceux qui les installent, donc en gros qui les paramètrent de telle sorte qu’ils correspondent bien au cahier des charges et qu’ils soient opérationnels, on appelle cela des intégrateurs.
Oui mais là encore, chacun empiète sur les plates-bandes de l’autre. Certains éditeurs paramètrent eux-mêmes leurs solutions, d’autres imposent des intégrateurs certifiés et de la même manière, certains intégrateurs, des sociétés de services informatiques, ont parfois développé des solutions logicielles qu’ils vendent.
Sur ces 3 premières acteurs, consultants – éditeurs – intégrateurs, on le voit, chacun peut intégrer plus ou moins la chaîne de valeur en amont ou en aval de son métier principal pour élargir son panel d’activité ce qui ne facilite pas toujours la lecture pour la demande.
On a ensuite ceux qui exploitent le SIRH. D’abord les fournisseurs d’infrastructure technique : les machines, l’hébergement, l’infrastructure de sécurité etc. mais aussi ceux qui entretiennent les logiciels, on va ici parler de tierce maintenance applicative. Voire ceux qui exploitent fonctionnellement les logiciels en proposant un service d’externalisation de main d’oeuvre.
Et on voit bien qu’un éditeur de solution en mode SaaS, qui lui-même fait appel à un sous-traitant dans le cloud pour son infrastructure technique d’hébergement, fourni une prestation qui va du logiciel à sa maintenance.
Comme un fournisseur d’externalisation, de BPO, inclut même la main d’œuvre sur un plan fonctionnel, des gestionnaires de paie par exemple, ou une forme de conseil amont, sur la manière d’interpréter et paramétrer une évolution légale par exemple, et couvre alors la quasi-totalité de la chaîne.
Le marché du SIRH couvre donc un ensemble d’acteurs qui se spécialisent sur tel ou tel aspect de la chaîne de valeur ajoutée, chacun essayant d’élargir plus ou moins son offre au-delà de son métier d’origine, allant pour certains jusqu’à couvrir la quasi-totalité du spectre.
Alors comme sur tout marché, où l’on sait que les conseillers ne sont pas les payeurs, se posent deux questions. La 1ère est simple, c’est celle de l’indépendance. Quand le pharmacien et le médecin sont de la même famille, l’un au premier l’autre au rez-de-chaussée, ne nous étonnons pas de sortir de chez le second avec une valise de médocs
En d’autres termes, la question de l’indépendance du consultant est posée. Et elle n’est pas toujours le fruit d’un manque de déontologie. Mais simplement le fait que lorsqu’on a développé une courbe d’expérience avec un éditeur X on a un biais par nature, c’est-à-dire une plus grande propension inconsciente à le proposer.
Ou tout simplement que l’on ne peut pas connaître et être à jour sur tout le marché, surtout qu’il évolue vitesse grand V et que l’on est par conséquent limité par sa propre connaissance.
Et la seconde question, après l’indépendance, c’est celle du généraliste, qui fait tout mais connaît moins bien chaque étape, ou du spécialiste, a priori véritable expert d’un bout du sujet mais manquant parfois de vision globale.
Et à observer le marché on voit vite les trous dans la raquette et les insuffisances des uns et des autres. Comme toujours, sur un marché comprendre les jeux d’intérêts des acteurs de l’offre et les limites de chacun d’entre eux est un atout pour la demande, qui doit donc développer sa propre courbe d’expérience sans toutefois devenir spécialiste et surtout faire preuve de discernement et ne pas être naïf.
En résumé, les acteurs externes en matière de SIRH sont les consultants qui aident à définir et choisir ce dont on a besoin, les éditeurs et les intégrateurs qui fournissent une solution opérationnelle, et ceux qui en assurent l’exploitation technique et la maintenance. Tous peuvent couvrir une partie plus ou moins vaste de la chaîne de valeur, ce qui pose à la fois la question de leur indépendance et du choix entre généraliste et spécialiste.
J’ai bon chef ?
Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire.