La transformation c’est normal et c’est constant
Dans cet épisode, nous allons parler de transformation.
Dans cet épisode, nous allons vous parler de transformation.
« Le changement c’est maintenant ! » nous a-t-on dit… hier ! Et on a bien l’impression que demain nous serons encore en train de changer. La transformation rythme nos quotidiens professionnels !
On nous brandit sans cesse le spectre d’un monde fait de risque et d’incertitudes, comme motif pour se transformer. La Crise de la COVID nous l’a d’ailleurs bien rappelé. Mais le fameux « monde d’avant » n’était-il pas déjà incertain ? N’y avait-il pas déjà un besoin de transformation ? La transformation au fond c’est si nouveau que cela ou c’est normal ? C’est quoi l’histoire ?
Commençons par rappeler que la transformation des entreprises ne se limite pas à la seule transformation digitale dont on nous parle tout le temps même si ce digital joue un rôle important mais c’est un autre sujet.
Mais alors de quoi parle-t-on vraiment ? Se transformer c’est passer d’une forme A à une forme B, où B est différent de A. C’est passer d’une forme à l’autre.
Et la forme dont il est question ici c’est l’organisation, la manière de produire, de travailler. Et cela renvoie à cette notion bien connue « l’agilité ».
Oui, en fait il s’agit surtout du besoin d’adaptation. En fait, nos modes d’organisation ont été pensés dans un but : la productivité, être rentable. Avec notamment le modèle de Taylor. Or ce dont les entreprises ont besoin c’est de combiner de manière simultanée cette productivité et aussi une réelle agilité.
Et c’est bien là le problème ! On ne revient pas sur cette double exigence de productivité et agilité qui constitue en soi un autre sujet mais qui au fond est la cause de ce besoin de transformation. Les modèles Tayloriens dont tu parlais ont montré leurs limites, on a besoin de les faire évoluer, de les adapter et donc de se transformer.
Et de se transformer… vers quoi ? Ok le modèle Taylorien ne suffit pas. C’était notre point A. Mais où est le point B ? Où allons-nous ? Où trouver le modèle cible idéal à appliquer une bonne fois pour toute ? … Breaking news, ce modèle idéal n’existe pas, c’est ce que révèle la récurrence des modes managériales en vérité, mais c’est un autre sujet.
Alors se transformer, ça veut dire quoi en réalité ? En fait, c’est à la fois créer les conditions de la rentabilité, là maintenant. Mais aussi celles de la rentabilité de demain. C’est-à-dire d’être en capacité de s’adapter le mieux possible et au plus vite aux évolutions de la situation, de notre environnement, du contexte.
Au fond, c’est développer une culture du risque, mais c’est un autre sujet. C’est certainement aussi une question de lecture du réel, de capacité de discernement, donc d’esprit critique, mais c’est aussi un autre sujet. Et enfin c’est aussi une question de proximité avec ce réel, au plus près du terrain, et donc d’autonomie, de prise d’initiatives, mais là encore ce sont d’autres sujets.
Au fond, ce qu’on dit ici c’est qu’il ne s’agit pas de « LA » transformation, comme s’il y en avait une et une seule. Vers LA forme d’organisation idéale et déterminée par avance.
Mais bien d’une transformation permettant d’adopter une forme d’organisation qui elle-même sera amenée à se transformer de manière permanente pour être en capacité de s’adapter à chaque instant aux évolutions internes comme externes.
Tout à fait, et cette nécessité d’adaptation aux contraintes du réel qui changent constamment, bah… elle n’a pas de raisons de changer elle. « Rien n’est permanent, sauf le changement » comme disait Héraclite, dans le monde d’avant, ou plutôt celui encore d’avant, avant même Jésus-Christ, c’est dire !
Donc en fait, ce que l’on dit, c’est que la transformation, in fine, c’est normal, c’est constant, ça s’appelle s’adapter et finalement, depuis Darwin, on est habitué !
Oui et ça, ça risque pas de changer !
Mais alors pourquoi en faire toute une histoire ? Pourquoi on parle plus de changement mais de transformation ? Pourquoi aujourd’hui en parle-t-on autant ? Peut-être parce que les contraintes sont plus dures qu’avant, que le rythme de ces changements auxquels on doit faire face est plus élevé. On le voit par exemple avec la répétition des crises, mais c’est un autre sujet.
Ou encore, parce que la « Transfo » c’est « cool » et que ça rapporte à certains « fashion setters » mais ça… l’histoire ne le dit pas !
En résumé, la transformation c’est la capacité à s’adapter aussi vite que possible à un contexte et des contraintes qui changent sans cesse pour être rentable et efficace là maintenant mais aussi le rester demain. On ne cherche pas à se transformer vers une forme définie mais au contraire, à rendre cette capacité d’adaptation durable, parce que le changement ne cesse pas. La transformation est donc non seulement normale mais également constante.
J’ai bon chef ?
Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire