Les apports du digital dans le développement des savoirs

Dans cet épisode, nous allons évoquer l’impact du numérique sur le développement des savoirs.

Dans cet épisode, nous allons évoquer l’impact du numérique sur le développement des savoirs.

Depuis toujours, les avancées technologiques ont contribué au développement des savoirs. On va évidemment parler ici des possibilités qu’offre le numérique, mais avant ça c’était déjà le cas de l’imprimerie qui a permis l’encyclopédie par exemple. Ce n’est donc pas un phénomène nouveau !

Le champ des possibles offert par le numérique en matière de formation est d’autant plus important que la nature des technologies mobilisées est vaste et hétérogène (IA, réalité augmentée, applications collaboratives, etc.). En quoi, donc, le numérique facilite-t-il le développement des savoirs ? Entre promesses et peurs, c’est quoi l’histoire ?

Le premier point, auquel on pense évidemment c’est la facilité d’accès aux contenus. Grâce au numérique, notamment Internet, nous avons beaucoup plus facilement accès aux données, informations et connaissances explicites.

L’accès à Internet par de multiples moyens contribuent en effet à une forme de démocratisation, d’autant plus qu’on constate une plus grande fluidité entre applicatifs et une réelle attention portée à l’expérience utilisateur. Même si le propos doit être plus mesuré car l’étendue de l’offre n’est pas une garantie de la démocratisation de l’accès au savoir pour toutes et tous. L’illectronisme est aussi une réalité dont il faut tenir compte mais c’est un autre sujet.

Absolument, d’autant plus qu’avoir accès aux contenus, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Encore faut-il avoir envie d’y accéder, de les lire, les regarder, les écouter… Et dans la lignée de l’expérience utilisateur dont tu parlais, on peut constater également que le numérique facilite de plus en plus la production de contenu.

Et c’est le deuxième point : l’industrialisation de la production de contenus à coûts maîtrisés permet de concourir positivement à la motivation des apprenant·es. C’est quand même plus sympa de varier les formats et il y en a pour tous les goûts : des vidéos, des vidéos interactives, des quizz, des infographies animées…

Et des podcasts saucisse ! On serait quand même bien mal placé pour l’oublier ! Il est bien plus facile qu’avant de créer tous ces contenus-là, le matériel reste à un coût raisonnable et la prise en main des différents outils est facilitée par la simplicité d’accès aux « tutos » présents sur internet. Une sorte de boucle vertueuse donc, qui permet une production de contenus en tout genre dans des conditions beaucoup plus efficientes que par le passé

Oui tu as raison les podcasts c’est bien aussi saucisson. Et enfin, le troisième apport du numérique au développement des savoirs c’est l’intégration de ces moyens dans notre quotidien pro.

La plus grande intégration des moyens techniques d’apprentissage avec les outils du quotidien (et notamment au SIRH ou SI de l’entreprise mais aussi aux outils de travail en tant que tels) contribue à une meilleure articulation entre temps d’apprentissage et temps de travail. Et cette articulation a toujours été une clé de la motivation des apprenant·es et de l’utilité des apprentissages.

Plus que jamais le contenu utile peut être poussé et disponible pour celle ou celui qui travaille au moment où il·elle en a besoin. Qu’il s’agisse par exemple de bénéficier d’une explication du geste professionnel à effectuer devant une situation concrète grâce à une application de réalité augmentée ou une IA qui détecte des erreurs potentielles dans un processus guidé et alerte un·e expert·e pour l’inviter à exercer son intelligence, les avancées du numérique constituent une réelle promesse.

On vient de voir en effet, que le numérique apporte plein d’avantages au développement des savoirs, en entreprise comme en dehors d’ailleurs pour autant trois interrogations subsistent et devraient constituer le champ de recherche et d’expérimentation à venir.

La première nous n’allons pas nous y attarder mais mérite néanmoins d’être mentionnée : accès facilité à des contenus et simplification de la création de contenus ne dit rien de la qualité des informations qui s’y trouvent. Et Dieu sait qu’il y a à boire et à manger !

S’il n’est pas possible (ni d’ailleurs réellement souhaitable) d’appliquer un filtre sur les contenus produits pour s’assurer de leur qualité tant cela pose des questions éthiques, de censures etc. il convient en revanche que chacun·e développe son esprit critique face aux contenus qui lui sont servis sur un plateau. Mais c’est un autre sujet.

Ce sujet nous renvoie néanmoins à la deuxième interrogation : notre capacité à développer l’intelligence professionnelle. Exprimé de manière caricaturale, si l’on émet le pari que l’IA pourrait se substituer à l’avenir à une forme d’intelligence mécanique, alors c’est bien cette intelligence professionnelle qu’il faut essayer de développer chez toutes et tous.

Il ne fait aucun doute que la technologie est un formidable levier pour apprendre, mais passer d’apprendre à comprendre nécessite de prendre du recul, d’établir des liens entre les choses, d’aborder la complexité mais ce sont d’autres sujets.

Ça nécessite aussi du temps ! Celui de la maturation ou d’une décantation à laquelle l’instantanéité du numérique et de ses usages prête finalement assez peu.

La dernière interrogation relève de l’éternelle quête de toute forme d’éducation : comment susciter l’envie et la motivation des apprenant·es … dans le temps.

Certes, il ne fait aucun doute que les apports de la gamification sont incontestables. De même que l’émergence de l’adaptative learning qui en est qu’à ses balbutiements. Mais de là à se substituer à la richesse de ce qui se passe entre êtres humains. Enseigner c’est aussi aimer, et on est toujours payé mille fois en retour de ce que l’on donne en la matière.

Oui, les techniques numériques que tu cites ne constituent et ne constitueront jamais que des outils. Et par nature, leurs apports et leur efficacité dépendront de la manière dont on s’en sert.

En résumé, en matière de développement des savoirs, on peut souligner 3 apports du numérique : 1- la simplicité d’accès aux contenus, 2- l’industrialisation de la production de ces contenus et 3- la capacité à les intégrer dans le quotidien du travail. En revanche, cela n’empêche pas de se questionner sur la pertinence et la qualité les contenus qui sont délivrés et ainsi développer notre intelligence en ne considérant ces outils que pour ce qu’ils sont, à savoir des outils.

J’ai bon cheffe ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire