Les 4 grandes propriétés du SIRH
Dans cet épisode, nous évoquons un point essentiel des Systèmes d’Information RH (SIRH) à savoir les 4 grandes propriétés qui les structurent.
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Dans cet épisode nous allons parler d’un point essentiel des SIRH à savoir les propriétés qui les structurent.
C’est vrai qu’à observer les comportements en entreprise, il n’est pas rare de voir des engouements pour telle ou telle application nouvelle du marché comme on s’encanaillerait pour une marque ou pour un nouveau cabriolet. On prend le sujet à l’envers. Bien trop souvent par les outils et non pas par ce que l’on cherche à faire. Or, il n’y a pas véritablement de bons ou de mauvais outils. Chacune et chacun comprendra que pour traverser le désert il vaut mieux une vieille 2CV qu’une Ferrari rutilante.
Oui et là on ne parle pas d’un outil mais bien d’un système : le SIRH, potentiellement composé de plusieurs outils. Or, comme tout système, le SIRH a des caractéristiques qui lui sont propres, indépendamment des propriétés de chacun de ses composants pris individuellement. Mais quelles sont-elles ? C’est quoi l’histoire ?
La première propriété qui caractérise le SIRH c’est celle de son intégration. Elle est assez simple à comprendre : s’agit-il d’un couteau suisse dans lequel tous les processus RH sont intégrés – un seul logiciel intègre toutes les fonctionnalités qui traitent les processus RH – ou, à l’opposé, est-on face à une collection de logiciels séparés, chacun d’entre eux prenant en charge un processus spécifique ?
Dans le 1er cas en effet on parle d’un SIRH intégré. Tout est dans la même application. A l’opposé, on parle alors de SIRH composite puisque cohabitent plusieurs applications pour former précisément le système.
Exactement Mahé. Dans le premier cas, on a alors le choix entre un outil intégré soit un ERP qui a un module RH, soit une application RH intégrée qui couvre tout le scope fonctionnel RH comme avec des produits comme ADP, HR Access, Meta 4 racheté par Cegid, etc.
Et dans le second, on choisit des outils spécialisés sur un processus particulier, et on appelle cela un best-of-breed, en GTA par exemple ou Talent Management
Et bien sûr ce n’est pas binaire. On peut par exemple choisir un outil intégré sur le seul périmètre administratif (la gestion administrative, la paie et la gestion des temps) et un autre outil intégré pour couvrir tous les processus de management des RH (les entretiens, les compétences, etc.). On a alors un SIRH semi intégré.
La deuxième propriété c’est le caractère plus ou moins modélisé du système. Derrière modélisé on entend une idée toute simple, celle du modèle ou du template. Dit en d’autres termes, est-on avec des outils qui imposent leur modèle et c’est aux processus RH de s’y adapter ou à l’inverse dispose-t-on d’outils souples qui peuvent facilement de s’adapter à n’importe quel processus RH ?
Et c’est loin d’être anecdotique comme propriété. On se doute bien en effet que chaque RH d’entreprise aimerait disposer d’un outil sur-mesure mais l’on sait aussi que c’est précisément ce qui peut grever les coûts d’un projet. On se retrouve là dans le dilemme suivant : le modèle qui standardise favorise la productivité mais en même temps on a aussi besoin d’adaptation.
Oui et on se doute bien aussi que tous les outils du marché ne sont pas nécessairement égaux face à ces besoins. Certains sont en effet conçus pour faciliter le paramétrage des modèles quand d’autres le sont beaucoup moins. On parle ici d’ailleurs souvent de capacité native de paramétrage des outils : ont-ils été pensé pour ou pas ?
Oui parce qu’un outil donné, pour s’adapter à une demande exprimée a finalement trois possibilités pour le faire : soit la demande formulée relève d’une option qui a été prévue et il suffira schématiquement de la cocher pour la satisfaire.
Ou bien il faut paramétrer en profondeur les modèles de l’outil pour y répondre et cela exige une vraie connaissance de l’outil en question.
Ou alors, dernière option, ce n’est pas prévu et cela exige un développement à façon.
La troisième propriété c’est le degré d’ouverture du système. En d’autres termes, celui-ci est-il pensé pour accueillir facilement un programme tiers en son sein et on dit alors que le système est ouvert ou, à l’inverse, favorise-t-il un fonctionnement plutôt en vase clos ?
Oui et souvent cela provient des barrières à l’entrée que certains acteurs de l’offre peuvent mettre pour préserver leur main mise. On voit bien ici les différences de culture qui opposent par exemple le monde ouvert de l’open source et ceux qui privilégient des systèmes ultra-fermés.
Et pourtant les systèmes fermés ont aussi leurs avantages puisqu’ils sont de fait plus cohérents ils ont plus de chance d’être plus fluides ?
C’est vrai aussi mais ils laissent moins de marges de manœuvre au client qui est de fait plus captifs, quand il faut par exemple nécessairement faire appel à des consultants certifiés pour paramétrer l’outil cela a évidemment un coût !
La quatrième propriété que nous souhaitons souligner c’est celle de la centralisation ou décentralisation. Certains systèmes sont en effet conçus pour faciliter ou non l’un de ces deux aspects.
En effet, et derrière des notions comme celles-ci on touche directement à l’exercice du pouvoir, notamment aux contrôles des filiales et des établissements par exemple.
Prenons l’exemple simple des entretiens d’évaluation : un système centralisé par exemple imposera à toutes les filiales les mêmes règles de gestion, une même date de début et de fin de session et le même formulaire. Là où, à l’opposé, un système décentralisé laissera chacune des filiales gérer le processus comme elle le souhaite.
Et là encore ce n’est pas une propriété binaire, certains outils par exemple permettront de préserver un tronc commun (sur la fenêtre de tir, les règles de gestion et la base du formulaire) mais avec des marges de manœuvre pour chaque établissement.
En résumé, le SIRH en tant que système peut présenter 4 grandes propriétés structurantes, sans qu’aucune d’entre elles ne soit binaire : son degré d’intégration, est-il intégré ou composite ? Son caractère plus ou moins modélisé, son degré d’ouverture et enfin son caractère plus ou moins centralisé. 4 propriétés donc : intégration, modélisation, ouverture et centralisation.
J’ai bon chef ?
Oui tu as bon Mahé mais on va pas en faire toute une histoire.