Les notions de chaîne de valeur et de poste

Dans cet épisode nous allons explorer la notion de chaîne de valeur et le lien avec le concept de poste

Dans cet épisode nous allons explorer la notion de chaîne de valeur et le lien avec le concept de poste.

Dans certains types d’entreprises, on a tendance à dessiner l’organisation en fonction des personnes, donc des compétences dont on dispose. Pour d’autres, c’est l’inverse, on imagine d’abord l’organisation qu’on pense idéale puis on va chercher les compétences dont on a besoin.

Les modèles d’organisation issus du taylorisme fonctionnent comme cela. C’est le « one best way » ou l’organisation théorique qu’on estime la meilleure pour obtenir un résultat souhaité.

Et cela s’articule autour d’un découpage en chaîne de valeur qui, in fine, se traduit en poste. Mais comment ça marche tout ça ? Les notions de chaîne de valeur et de poste, c’est quoi l’histoire ?

Revenons à une représentation simple de ce qu’est une entreprise : il y a quelque chose qui entre, des matières premières par exemple, une activité de transformation qui est réalisée puis quelque chose qui sort, des voitures par exemple et achetées, ou pas, par des clients.

Oui c’est la représentation sur laquelle s’appuie la notion de chaîne de valeur de Porter. L’entreprise comme un processus, donc une série d’étapes, pour transformer des inputs en outputs achetés par des clients.

Et pour que l’entreprise perdure il faut bien qu’elle soit rentable. Cela suppose que la valeur de ce qui sort soit supérieure au coût de ce qui rentre et de sa transformation ! Et au fond pour optimiser cela on a 3 possibilités.

Le 1er c’est d’augmenter le prix de ce qui sort, sauf qu’à un certain moment si on est trop cher les clients n’achètent plus ! Et le deuxième, c’est baisser le coût de ce qui rentre, mais là aussi, il y a une limite : à un certain moment les fournisseurs disent stop !

Donc il reste le 3ème levier : réduire les coûts de transformation des inputs en outputs. En d’autres termes la productivité. On va chercher à optimiser les ressources que l’on consomme pour obtenir un résultat donné. C’est la théorie d’optimisation des ressources, «  resource based theory ».

Et pour optimiser ce processus de transformation ou de production, on va le découper. L’idée est simple, on a un gros problème à résoudre alors on le découpe en plus petits et la résolution de chacun d’entre eux contribuera à résoudre le tout

Michael Porter distingue les activités principales, celles qui concourent directement à la production du service et celles dites de soutien, les services supports. Intéressons-nous au découpage des activités principales. On commence par un découpage à large maille, ce sont les grands domaines de la chaîne de valeur.

On pourrait presque appeler cela des métiers tiens en RH. Reprenons l’exemple des voitures tout à l’heure. On découpe le processus de transformation en recherche et développement, processus et méthodes pour penser la manière dont on va industrialiser la production, le manufacturing, la vente etc.

Et chacun de ces métiers doit aussi produire de la valeur. La valeur de ce qui sort du département de R&D par exemple doit être supérieure au coût de ce qui rentre et de ce qu’il fait !

Imagine qu’on fasse des dessins. Et bien si tu as fait des dessins tout moches et bien tu as gâché du beau papier blanc et perdu ton temps. Tu as détruit de la valeur ! Donc chaque étape du découpage marche de la même manière que l’ensemble : le coût de ce qui rentre, le coût de ce qu’on fait et la valeur de ce qui sort !

Alors pour optimiser on continue à découper. Et à chaque fois on procède de la même manière. C’est un peu cela non la division des tâches ou l’analyse en processus.

Et lorsque l’on ne peut plus vraiment découper, qu’on en arrive à un niveau de détail tel qu’il faut regrouper alors on arrive à la plus petite unité de création de valeur dans l’entreprise. Et en l’occurrence c’est la notion de poste.

Et c’est pour cela qu’on en évalue le poids avec une méthode d’évaluation comme la méthode Hay par exemple. Ce poids c’est au fond la contribution du poste à la création de richesse. Sa part dans le dispositif global.

Et un poste a des inputs, une activité réalisée par le titulaire, et un output. Et s’il n’y a pas de création de valeur alors il n’y a pas besoin de poste !

On voit bien la traduction de ce découpage dans le domaine RH : des métiers, des emplois-repères et des postes. La notion de poste, avant qu’on parle des personnes qui les occupe, c’est la traduction d’une logique d’optimisation des ressources donc de productivité. Le poste, c’est la plus petite maille du filet, après ce sont des tâches ou des activités qu’on retrouve dans une … description de poste.

En résumé, l’optimisation des ressources dans une entreprise, donc la productivité, passe par un découpage en activités, c’est la chaîne de valeur. La maille la plus fine de ce découpage c’est le poste, qui est la plus petite unité de création de richesse. En cela on peut dire que le concept de poste répond à un besoin de productivité.

J’ai bon cheffe ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire