Les 4 leviers de la légitimité de la fonction RH

Dans cet épisode nous allons questionner la légitimité de la fonction RH et se demander sur quoi elle doit travailler pour la gagner.

Dans cet épisode nous allons questionner la légitimité de la fonction RH et se demander sur quoi elle doit travailler pour la gagner.

Ce n’est pas tout de réclamer de jouer un rôle stratégique, il faut être reconnu comme tel, pour ce qu’on fait et pour les résultats qu’on obtient.

Pourtant, si nous estimons utiles que la fonction RH joue ce rôle stratégique pour accompagner la transformation des organisations nous estimons également qu’elle doit pour cela construire sa crédibilité, sa légitimité dont elle ne dispose pas encore suffisamment. Mais sur quoi doit-elle travailler pour gagner en légitimité ? C’est quoi l’histoire ?

Tout d’abord la crédibilité de la fonction RH passe irrémédiablement par sa capacité à servir ses interlocuteurs. Et pour cela il est important qu’elle délivre, qu’elle ne produise pas simplement un résultat mais bien un résultat qui satisfasse ses clients. Finalement, il s’agit de viser la performance de ses processus en adoptant une démarche orientée client.

Et par client, on entend les clients internes : l’ensemble des partenaires de la fonction qu’il s’agisse de la direction générale, de l’encadrement, des partenaires sociaux et bien sûr des salariés de l’entreprise. Et la qualité du service qu’elle leur délivre n’est pas qu’une question de qualité produite mais bien de qualité perçue.

Et finalement, ici ce dont il est question, c’est d’expérience utilisateur / salarié.

Tout à fait, mais l’excellence opérationnelle a un coût. Or la fonction RH est rigoureusement confrontée à la même difficulté que l’entreprise dans son ensemble à savoir optimiser ses coûts.

Et c’est finalement là le deuxième enjeu de la crédibilité de la fonction RH : la maîtrise de ses propres coûts conditionne son image auprès de ses principaux commanditaires.

Mais un haut niveau de performance en matière de Qualité-Coûts-Délais n’est possible qu’en maîtrisant l’information et les risques auxquels l’entreprise est confrontée.

Concernant l’information d’abord. La direction des RH, pour assurer sa mission prospective, garantir la performance de ses processus et donc asseoir sa crédibilité doit placer la qualité de l’information au cœur de ses processus.

Mais pour cela, il ne suffit pas de rassembler beaucoup d’informations, des données. Il faut également les comprendre. La culture de l’information nécessite évidemment des outils, de la technologie, mais aussi et surtout une réelle expérience et rigueur intellectuelle dans leur analyse.

Exactement, et c’est cette rigueur qui permettra à la Fonction RH de se montrer plus pertinente dans ses analyses et fonder ses décisions et recommandations sur la base de faits, de démonstrations et non pas d’incantations.

Concernant la maîtrise de ces risques désormais. La fonction RH est souvent prise entre une obligation de conformité qu’elles soient légales ou conventionnelles et la nécessité d’explorer de nouvelles voies et d’expérimenter des façons de faire différentes.

Tout à fait, et elle est d’ailleurs exposée à un risque de plus en plus fort notamment lié à la complexification de l’environnement dans lequel elle exerce mais aussi à l’évolution de son écosystème et au digital. Plus on s’ouvre, plus on s’expose plus on prend de risques.

Cependant cela ne signifie pas qu’il ne faut pas prendre de risque. Ce que nous disons ce n’est pas qu’il faut éviter le risque à tout prix

Non, au contraire, c’est ce constant rééquilibrage entre des postures d’ouverture et de fermeture qui favorise l’innovation, essentiel aux organisations aujourd’hui. Ce qu’il faut en revanche c’est que la fonction RH soit consciente des risques qu’elle prend, quand elle les prend, et qu’elle soit en mesure de les limiter ou d’y réagir s’ils adviennent.

En résumé, nous ne remettons pas en cause la contribution de la fonction RH dans la stratégie de l’entreprise mais pour se faire, elle doit d’abord gagner en légitimité et ce en travaillant sur 4 aspects : la qualité de service, la maîtrise de ses coûts, la maîtrise de l’information et la maîtrise de ses risques.

J’ai bon chef ?

Oui tout à fait, mais on ne va pas en faire toute une histoire !