Mais au fond, c’est quoi manager ?

Dans cet épisode, nous allons nous demander ce que signifie manager !

Dans cet épisode, nous allons nous demander ce que signifie manager !

C’est vrai qu’on affuble souvent le manager des pires des maux, en faisant table rase des contraintes auxquelles il est confronté. Un rôle qui effraie même certaines personnes notamment parce qu’elles ont peur d’être prises entre le marteau des objectifs inaccessibles et l’enclume du réel. Et sans compter qu’on leur demande en plus 1000 qualités personnelles de bienveillance, d’écoute active, sans parler du baby-foot, …

Certains tentent également de nous faire croire qu’il faut se passer des managers ou qu’il faut les remplacer par des leaders, comme si on oubliait qu’en fait ça fait des années qu’on leur a demandé d’être des gardes-chiourmes obsédés par l’atteinte de quelques indicateurs et que c’est ça qui a conduit à ce qu’on oublie la dimension de leadership du management, mais c’est un autre sujet !

On peut en effet se demander si l’on n’a pas tout simplement oublié les fondamentaux du management. Mais alors, quels sont ces fondamentaux ? Au fond, c’est quoi manager ? C’est quoi l’histoire ?

Manager, en vérité c’est assez simple à dire et très difficile à faire : c’est conduire un collectif vers la réussite d’un projet, et cette réussite se traduit par des objectifs.

Oui manager c’est faire en sorte d’atteindre le résultat collectif souhaité, mais qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Qu’est-ce que cela suppose ?

Le début, c’est le pourquoi !

Comprendre pourquoi les membres de l’équipe doivent travailler ensemble. En l’occurrence, il faut que toute l’équipe inscrive ses efforts dans la perspective de ce résultat collectif à atteindre. On va appeler cela le projet collectif. Ce projet collectif c’est la mission que l’on se donne et on ne peut pas la réduire à seulement quelques indicateurs. Mais c’est un autre sujet.

Pour que les personnes s’investissent dans ce projet collectif, il faut donc donner du sens. C’est donc là, la 1ère dimension du management : la mission, la vision, donner du sens, appeler la comme vous le voulez. Cette dimension relève justement du leadership.

Mais c’est quoi donner du sens ?

Et bien c’est faire vivre la raison pour laquelle on fait des efforts ! C’est faire la pédagogie de la mission collective ! Expliquer pourquoi et comment elle contribue à l’ambition de l’entreprise, quel est notre avancement (et c’est ici que les indicateurs interviennent), expliquer en quoi les décisions s’inscrivent dans cette perspective et faire en sorte que chacune et chacun comprenne sa contribution individuelle.

En substance, donner du sens c’est décrire la mission de l’entreprise, la mission de notre équipe et ta mission à toi.

Tout à fait, et pour être en mesure de réaliser cette mission d’équipe il faut faire appel à la 2ème dimension du management : l’organisation du travail. C’est-à-dire définir l’organisation du travail pour obtenir le résultat souhaité. Donc définir les postes et leurs responsabilités.

C’est en quelque sorte définir les processus et les traduire en responsabilités individuelles. Et c’est à partir de cette organisation collective du travail que l’on va arriver ensuite à l’aspect individuel de l’organisation, à savoir déléguer des responsabilités et donc fixer des objectifs individuels.

Un pouvoir dont le délégant assume la responsabilité finale et dont les limites définissent l’autonomie du délégataire. L’art de la délégation est un sujet central du management, puisqu’il renvoie à des notions très profondes comme la peur, donc le contrôle, donc la confiance, mais aussi la liberté, l’autonomie … mais c’est un autre sujet.

Encore faut-il que les personnes puissent exercer les responsabilités qui leur sont données et là c’est la 3ème dimension du management : les compétences. Veiller non seulement à ce que le collectif dispose des compétences nécessaires, aujourd’hui et en anticipation de demain, mais également que ces compétences s’améliorent, collectivement et individuellement.

Mais ça ne suffit pas d’avoir des compétences, il faut également avoir les moyens, matériels / financiers / humains pour travailler.

Deux micros pour faire un podcast par exemple.

On est ici sur la 4ème dimension du management : les moyens. Il faut donc les allouer ! Et si possible en les optimisant. N’oublions jamais la quête permanente d’optimisation des ressources.

Donc en gros, 4 sujets à travailler pour être efficace : la mission, l’organisation, les compétences et les moyens. Et si l’on optimise les ressources consommées, la masse salariale et les moyens, on passe de l’efficacité à l’efficience.

Oui en gros c’est ça. Mais ça ne suffit pas. Pouvoir y arriver ne suffit pas, encore faut-il avoir envie ! Manager c’est créer les conditions de l’efficacité certes mais aussi celle de la motivation, moteur de l’engagement.

On peut ici retenir deux grands aspects de la motivation qui renvoie aux deux dernières dimensions du management : la motivation extrinsèque c’est-à-dire les carottes voire les bâtons mais aussi la motivation intrinsèque comme par exemple l’adhésion au projet collectif, l’amour du travail bien fait, l’ambiance de travail etc.

La motivation extrinsèque relève de la reconnaissance au sens large du terme. Ce qui vient de l’extérieur. Et la reconnaissance, c’est la 5ème dimension du management.

Veiller au sentiment de satisfaction devant l’équilibre contribution / rétribution, tant sous l’angle moral que financier. Et c’est un autre sujet, tout aussi vaste !

Et enfin la 6ème dimension du management, relève de la capacité à faire naître et à entretenir la motivation intrinsèque en faisant vivre le collectif, en l’animant. Fédérer autour du projet collectif, veiller à l’ambiance de travail, à l’écoute des personnes, au respect de leurs valeurs etc. pour donner envie, à chacun et chacune d’y contribuer.

Oui en quelque sorte lui donner une raison d’être, une âme. Animer et une âme, les deux mots sont si proches, et l’on voit bien dans cette perspective qu’animer ce n’est pas de l’entertainement mais bien donner une âme !

Absolument, faire vivre un collectif, lui donner un cap et une âme – donc une raison d’être, un projet, et des valeurs qui unissent, c’est le sens même du leadership dans le management. Et ce leadership du manager renvoie à son exemplarité. Mais là encore c’est un autre sujet.

Mais alors ils sont où le pilotage par les indicateurs, le management obsessionnel par le chiffre et le reporting dans tout ça ?

Mais c’est anecdotique ! Bien sûr que le manager a besoin de pilotage donc d’indicateurs pour infléchir ou non les décisions quand on ne va pas dans le sens du résultat attendu. Bien sûr qu’il doit aussi rendre des comptes comme il en demande aux personnes de son équipe dans le cadre des délégations. Mais ce ne sont que des outils. En aucun cas des finalités en soi.

En résumé, le management c’est conduire un collectif pour qu’il obtienne le résultat souhaité. Pour qu’il obtienne ce résultat, il faut qu’il soit efficace et motivé. Pour qu’il soit efficace il faut travailler 4 axes : 1. La mission donc la pédagogie 2. L’organisation du travail donc la délégation 3. Les compétences donc leur développement 4. Les moyens donc leur allocation. Et pour qu’il soit motivé, il faut travailler dans 2 directions : 1. La reconnaissance morale et financière 2. L’âme du collectif.

J’ai bon cheffe ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire