Apprendre à apprendre : un des leviers pour l’agilité

Dans cet épisode nous allons nous intéresser à un des leviers pour favoriser l’agilité de l’entreprise : apprendre à apprendre.

Dans cet épisode nous allons nous intéresser à un des leviers pour favoriser l’agilité de l’entreprise : apprendre à apprendre.

Pour être agile, il suffit d’appliquer la méthode SCRUM, mettre en place des sprints en mode test & learn, ne plus parler d’équipe mais de « guilde », et puis digitaliser un peu tout ça, implémenter teams ou slack pour faire tomber les barrières et hop le tour est joué ! Fastoche, non ?

Oh mon dieu, Patrick, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu t’es transformé en gourou 5.0 ? Où est passé ton discours sur la culture et l’état d’esprit avant la méthode et les outils ? Sur les réflexions à mener sur la gouvernance et l’autonomie plutôt que l’écran de fumée du digital source de toutes les vertus ?

Oups je me suis trompé ! Et analysons une partie du vaste sujet qu’est l’agilité en entreprise. S’il n’y a pas de réponses toutes faites, il y a quand même des axes à explorer. Explorons-les ensemble ! Apprendre à apprendre, un des leviers pour favoriser l’agilité, c’est quoi l’histoire ?

Déjà, commençons par rappeler de quoi l’on parle ! L’agilité c’est la capacité d’adaptation rapide et constante d’une entreprise dans un contexte qui change sans cesse.

Cette agilité dépend de la capacité d’une entreprise à prendre des décisions collectives au plus près du terrain et de sa capacité à permettre aux personnes de prendre des initiatives individuelles encadrées. L’agilité est donc en grande partie une question de gouvernance et d’autonomie.

En d’autres termes, il y a deux échelles à considérer : l’échelle collective et l’échelle individuelle. Et c’est la seconde qui nous intéresse ici.

Il ne suffit pas d’additionner l’agilité de chaque individu pour faire du collectif une entreprise agile. Mais à l’inverse, il n’est pas possibilité d’imaginer qu’une entreprise soit agile si les individus qui la composent ne font pas eux-mêmes preuve d’un minimum d’agilité. Ne serait-ce que pour être en capacité d’exercer l’autonomie qu’on leur donnerait.

Et faire preuve d’agilité ça veut dire quoi ? Il ne s’agit pas ici de slalomer entre les gouttes ou de faire le poirier sur une corde au-dessus d’un ravin tel un acrobate, bien que cela puisse être spectaculaire. Il s’agit d’être capable de s’adapter.

Oui mais encore ? S’adapter à quoi ? En fait il s’agit de lire le réel et d’agir en conséquence. Ce que l’on pourrait appeler une forme d’intelligence de situation. C’est-à-dire d’être capable d’analyser une situation, de se questionner, de chercher des solutions…

En d’autres termes, de faire preuve de curiosité, d’esprit critique, d’être capable de tisser des liens entre les choses, puis d’agir, et de se remettre en question pour chercher à progresser continuellement.

Il s’agit donc bien d’un processus d’apprentissage. Ce qu’on décrit là finalement c’est la capacité à apprendre des individus. Apprendre, comprendre, pour enfin entreprendre.

Une entreprise qui voudrait développer son agilité peut mettre en place plein de méthodes, d’outils et de rituels si elle le souhaite, mais au fond elle doit faire naître l’envie chez les individus d’entrer dans ce processus d’apprentissage.

Cette idée n’est d’ailleurs pas nouvelle, l’entreprise apprenante ou le knowledge management portaient déjà la même aspiration. Attention en revanche à ne pas chercher à trop formaliser ce processus d’apprentissage, faute de quoi on risque de tuer dans l’œuf l’envie d’apprendre. Or l’envie est clé pour que chacun fasse sa part.

Sans une culture d’entreprise tournée vers l’apprentissage, ses vœux d’agilité resteront sans suite.

En résumé, si avoir des collaborateurs agiles ne suffit pas à faire de l’entreprise une entreprise agile, il s’agit néanmoins d’un des axes sur lesquels travailler. Développer cette agilité individuelle passe avant tout par le fait de développer l’envie et la capacité d’apprendre et d’agir de chaque individu. Apprendre à apprendre est donc un levier pour développer l’agilité.

J’ai bon cheffe ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire