Le Saas, le cloud et leurs implications pour la RH

Dans cet épisode, nous allons expliquer ce que sont le SaaS et le cloud et tenter de cerner les implications pour la fonction RH.

Dans cet épisode, nous allons expliquer ce que sont le SaaS et le cloud et tenter de cerner les implications pour la fonction RH.

SaaS, Paas, Iaas, Cloud, Byod, IoT … le monde du digital est truffé d’acronymes en tout genre, dont il n’est pas toujours bien utile de connaître la signification précise, du moins pour la fonction RH.

C’est sûr qu’on peut toujours s’enorgueillir de faire du datamining dans son datawarehouse mais au fond, on ne fait pas bien plus que des requêtes SQL dans une base de données. Bref, pas de quoi fouetter un chat et s’inquiéter lorsqu’on ne connaît pas vraiment tous ces termes …

Sauf que parfois cela peut être important, non pas d’en comprendre le détail technique, mais d’en apprécier la portée, et donc les conséquences pour la fonction RH. Et c’est ce que nous allons faire ici avec le Saas et le cloud : c’est quoi et quelles en sont implications pour la fonction RH ? C’est quoi l’histoire ?

Il faut d’abord noter qu’au-delà des acronymes désormais employés par tous, il y a d’abord la réalité du marché ! La très grande majorité des applications RH sont en mode Saas, difficile donc d’y échapper !

Et rien que cela, ça conditionne le champ des possibles donc les choix pour la fonction RH. Mais avant d’en arriver là, expliquons ces termes. On va prendre un exemple de la vie courante pour mieux comprendre. Tu utilises quoi comme appli sur ton smartphone pour écouter de la musique toi ? Spotify ? Deezer ?

Bah moi tu sais j’utilise un mange disque, tu sais bien ! Non sérieux moi c’est Deezer. Et tu as raison, Deezer c’est une application en mode Saas. Je n’ai pas payé une licence pour utiliser le logiciel installé sur mon smartphone mais je paye une redevance mensuelle pour utiliser le service Deezer.

Exactement. Le SaaS c’est ça. Un mode d’exploitation dans lequel tu payes un service que tu consommes par Internet, souvent sous la forme d’un abonnement, au lieu d’acheter une licence. Le Logiciel consommé comme un service. Software as a service.

Et ce n’est pas si nouveau que ça. Avant on parlait d’informatique à la demande, « on demand » ce qui est venu après l’ASP pour « application service providing » dans les années 2000. En d’autres termes, le SaaS c’est un mode de commercialisation d’un service informatique externalisé.

Donc Deezer c’est du Saas. On aurait pu citer aussi en entreprise la grande majorité des applis de talent management comme TalentSoft ou Cornerstone par exemple. Mais c’est du cloud aussi. Wikipedia nous dit que le cloud c’est je cite « l’accès à des services informatiques (serveurs, stockage, mise en réseau, logiciels) via Internet (le « cloud » ou « nuage ») à partir d’un fournisseur ». Elle est où la différence ?

Bien vu cheffe, le cloud est un terme générique qui désigne en effet le fait d’utiliser de l’informatique à distance sans trop savoir où tout cela est géré ! Du nuage à l’écran de fumée. En fait le cloud désigne des services informatiques qui peuvent comprendre un service complet avec les logiciels, les serveurs qui les hébergent, les données et le stockage de ces données ou simplement une partie de ces services.

Donc du SaaS c’est du cloud. Alors que tout le cloud n’est pas nécessairement du Saas.

Non en effet. Quand tu loues un service d’hébergement uniquement : des serveurs et du stockage. C’est du cloud aussi. On appelle cela parfois aussi IaaS pour Infrastructure as a service ou Paas pour platform as a service. En gros l’infrastructure informatique. Mais ce n’est pas du Saas.

Et donc un service commercialisé au client final en mode Saas peut soit tout héberger avec ses propres infrastructures informatiques, et tu n’as qu’un fournisseur, ou lui-même sous-traiter à un autre fournisseur, en l’occurrence d’Iaas ou de Paas. Et tu as alors un fournisseur principal et les sous-traitants qu’il gère.

Exactement et tout cela c’est le cloud. Pour la RH peut être ce qu’il faut retenir c’est que le cloud c’est toute forme de service informatique utilisé à distance comme un service à la demande et le Saas en est une dimension quand il s’agit de leur logiciel RH.

Et ce modèle de commercialisation et d’exploitation a des conséquences. Ce n’est pas anodin de parler d’externalisation, même partielle. On ne va pas tout détailler ici car l’externalisation est un sujet complet en lui-même.

Mais on peut souligner quelques points quand même. Quand tu utilises un logiciel RH en mode Saas qui lui-même sous-traite son infrastructure informatique auprès d’un spécialiste et bien tu as un fournisseur qui sous-traite sans forcément que tu saches auprès de qui.

Cela pose de multiples questions, notamment en termes de responsabilités lorsqu’il y a un problème ! Imagine par exemple que l’infrastructure d’hébergement de données tombe en panne, et bien c’est peut-être, in fine, le gestionnaire de paie de l’entreprise lambda qui ne peut plus accéder à son système et une paie qui ne sort pas en temps et en heure. Autant te dire que ce n’est pas anodin…

Et que cela demande une véritable capacité de lecture des contrats, de compréhension de l’empilement entre primo-contractants et sous-traitants etc. En un mot, une expertise réelle à avoir pour sécuriser et maîtriser ses processus clés.

Dieu sait que cela devient complexe, ne serait-ce qu’avec la RGPD, la loi de protection des données, par exemple. Savoir où les données sont stockées n’est pas neutre.

Bien sûr, des données hébergées en France, en Europe ou ailleurs ce n’est absolument pas les mêmes implications du tout. Au-delà même de la dimension légale, donc de conformité, il y a aussi une dimension de protection des données sensibles, ne serait-ce que pour des raisons concurrentielles. Et avec les marioles qui dirigent certains pays, ce n’est pas neutre !

Avec ces deux seuls exemples, on voit bien la nature et la complexité des questions qui peuvent se poser dès lors qu’on choisit un modèle d’exploitation qui repose sur un enchaînement de contractants. Le choix de ce modèle d’externalisation a de multiples avantages en tant que tels, c’est certain et c’est un autre sujet, mais il ne va pas sans conséquence aucune pour la fonction RH.

Oui, il implique le développement de compétences et d’expertises, qu’on peut aussi sous-traiter si l’on veut, mais qu’il n’est pas inutile de conserver et développer pour préserver son indépendance vis-à-vis du marché et, en tout cas, savoir dans quoi on met les pieds et faire ses choix en connaissance de cause.

En résumé, le cloud désigne des services informatiques par Internet généralement facturés sous la forme d’une redevance. Le Saas en est une version qui comprend les logiciels mais aussi l’infrastructure informatique qui est derrière, et celle-ci peut aussi être sous-traitée. Cette forme d’externalisation qui implique de multiples intervenants demande une expertise pour la fonction RH en entreprise pour qu’elle puisse faire ses choix en toute connaissance de cause.

J’ai bon chef ?

Oui tu as bon mais on ne va pas en faire toute une histoire